République démocratique du Congo
Durant son enfance, Rodrigue Mugaruka Katembo a servi aux côtés des milices qui combattent en République démocratique du Congo. Une fois grand, ce Congolais a fait un choix, son choix, celui de servir l’environnement. Et cela s’est avéré payant.
Ce lundi, Mugaruka Katembo recevra à San Francisco le prix Goldman de l’environnement 2017 pour la zone Afrique. Un prix qui récompense à titre individuel les défenseurs de l’environnement dans le monde à hauteur de 125 000 dollars.
Ce prix, au-delà de toute considération financière, est une sorte de couronnement pour Rodrigue Mugaruka Katembo, qui côtoie chaque jour la mort au parc national de Virunga, l’une des plus grandes réserves naturelles de la République démocratique du Congo, où il occupe le poste de conservateur principal.
Entre les braconniers armés à la conquête d’espèces menacées et des sociétés corrompues qui veulent exploiter illégalement les ressources de son parc, le jeune ranger n’a pas le temps de se tourner les pouces.
Entre septembre et octobre 2013, cet ancien enfant-soldat a été arrêté, détenu et torturé pour s‘être opposé farouchement à un projet de la firme Soco International dans le parc des Virunga plus exactement à Nyakakoma.
À l’aide de microphone et de caméras cachés, il avait aidé à mettre la main sur les fonctionnaires corrompus qui agissaient de connivence avec la société Soco pour les tentatives de forage de pétrole illégal dans ce parc. Finalement, la firme britannique a dû se retirer bien qu’elle ait obtenu en juin 2010 du gouvernement congolais un permis d’explorer dans le bloc 5, qui couvre environ 85 % du parc national des Virunga.
C’est justement pour cet acte de bravoure qu’il a été distingué par le prix Goldman. Bien avant, c’est du prix Abraham pour la Conservation de la nature qu’il se voyait auréolé.
Un danger encore bien présent
Malgré tout, Rodrigue Mugaruka Katembo reste craintif d’autant que le parc dont il a la charge abrite une biodiversité exceptionnelle dont des gorilles de montagne.
Selon lui, le danger rode en raison notamment de l’instabilité en République démocratique du Congo, mais surtout, parce que l’accord entre l’entreprise Soco et le gouvernement congolais reste d’actualité.
Autre source d’inquiétude pour ce militant de l’environnement, le faible équipement des Rangers qui souvent “n’ont même pas un véhicule” alors que les braconniers sont armés.
Selon l’ONG Global Whitness, l’année 2016 a été la plus dangereuse de tous les temps pour les écologistes. Et l’exploitation minière qui prend de l’ampleur ne fera certainement pas basculer la balance, prévient l’ONG.
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