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Zimbabwe : les manifestations interdites pour un mois à Harare

Zimbabwe

La décision prise par la police zimbabwéenne intervient alors que l’opposition a appelé à un rassemblement le samedi. L’opposition a de fait averti qu’elle outre-passerait cette mesure “anticonstitutionnelle”.

Le ton monte entre opposition et pouvoir au Zimbabwe. La décision de la police d’interdir pour un mois toute manifestation dans les rues de la capitale Harare tend davantage à détériorer les rapports entre les parties prenantes dans la crise sociale que vit ce pays de l’Afrique du Sud.

C’est ce mardi que l’annonce a été faite. La mesure vise notamment l’interdiction à Harare de “l’organisation des manifestations et défilés de toute sorte (…) pour une période maximale d’un mois courant du 16 septembre au 15 octobre”.

Bien entendu, l’opposition a rebondi sur cette décision, estimant qu’elle était particulièrement visée. Si le directeur de la police Newbert Saunyama est resté évasif sur le genre de manifestations interdites, pour l’opposition, il est clair qu’il s’agit d’une astuce pour faire annuler ses manifestations à un moment où la grogne enfle dans le pays.

Quelques heures avant l’annonce de la police, une coalition de l’opposition portée par le Mouvement pour le changement démocratique (MDC) avait notamment appelé la population à manifester le samedi contre le régime Mugabe.

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Ce mardi, bon nombre d’opposants au régime Mugabe ont assuré qu’ils ne comptaient pas plié l‘échine. Non seulement ils passeront outre la mesure, mais en plus, ils comptent porter l’affaire en justice. “Ce sont les derniers soubresauts d’un régime qui se meurt, nous n’espérions rien de mieux de sa part”, a commenté un porte-parole du MDC, Douglas Mwozora. “Ils n’ont aucun respect pour le droit mais nous n’allons pas renoncer à nos droits constitutionnels”, a-t-il ajouté.

Hardlife Mudzingwa, le porte-parole du mouvement #Tajamuka (“Nous sommes agités”) a pour sa part clamé que son mouvement ne fera pas cas de “cet ordre anticonstitutionnel de la police”.

Entamée depuis des mois, la contestation sociale au Zimbabwe ne faiblit pas. Opposition, société civile, jeunesse et même anciens soutiens du régime Mugabe ont fait front commun contre le chef de l‘État zimbabwéen, de qui ils exigent une meilleure politique économique et des réformes électorales.

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Pour Mugabe, ces manifestations ne sont que le signe d’une replique du “printemps arabe” qui a secoué l’Afrique du Nord dès 2011, en vue de “terroriser les régions rurales en pensant à tort qu’ils peuvent ainsi intimider et harceler nos partisans”.

Le week-end dernier, lors d’un discours devant le comité central de son parti, le Zanu-PF, le président zimbabwéen s’est voulu clair et menaçant : “Que les partis d’opposition et tous ceux qui font le choix du chaos, du désordre et des manifestations violentes soient prévenus que notre patience a des limites”, a-t-il affirmé.

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Au pouvoir depuis 1980, Robert Mugabe, 92 ans, a annoncé sa candidature pour la présidentielle de 2018.

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