Les bureaux de vote ont ouvert mercredi dans toute la Tanzanie pour une élection marquée par les inquiétudes des organisations de défense des droits de l'homme et la détention de membres de l'opposition.
Tanzanie : jour de vote pour les élections générales
La présidente Samia Suluhu Hassan brigue un second mandat. Elle appartient au parti Chama Cha Mapinduzi, qui gouverne le pays depuis son indépendance en 1961.
Des files d'attente se sont formées dans trois bureaux de vote visités par des journalistes de l'Associated Press. Le scrutin a officiellement commencé à 7 heures, heure locale, et devrait se terminer à 16 heures, après quoi le décompte des voix commencera.
Les résultats préliminaires sont attendus dans les 24 heures, mais la commission électorale a jusqu'à sept jours pour annoncer le résultat final.
Le chef du principal parti d'opposition CHADEMA, Tundu Lissu, est en prison et risque d'être accusé de trahison après avoir demandé des réformes électorales, tandis que le candidat du deuxième plus grand parti d'opposition n'a pas été autorisé à se présenter.
Amnesty International a déclaré que l'atmosphère autour des élections était caractérisée par la peur, et qu'elle avait vérifié des cas de disparitions forcées, d'arrestations arbitraires et d'exécutions extrajudiciaires avant les élections. Le groupe de défense des droits de l'homme a déclaré que les allégations d'abus commis par les forces de sécurité compromettaient la légitimité de l'élection.
Mme Hassan brigue son premier mandat complet après avoir achevé celui de son prédécesseur, John Pombe Magufuli, décédé subitement en 2021. Seize candidats de l'opposition représentant de petits partis sont également en lice.
La Tanzanie compte plus de 37 millions d'électeurs inscrits, soit une augmentation de 26 % par rapport à 2020, mais cette augmentation des inscriptions ne devrait pas se traduire par une augmentation du nombre de personnes se rendant dans les isoloirs, avertissent les analystes, citant l'apathie face à l'apparence d'une victoire incontestée de Mme Hassan.