Le 25 août 2025 marque le huitième anniversaire des violences massives perpétrées par l’armée du Myanmar contre la minorité rohingya. Huit ans plus tard, la situation humanitaire s’aggrave, l’impunité demeure, et les appels à la justice restent sans réponse.
Huit ans après les atrocités, les Rohingyas toujours dans l’attente de justice
En 2017, des opérations militaires brutales dans l’État de Rakhine ont poussé plus de 700 000 Rohingyas à fuir vers le Bangladesh. Villages incendiés, exécutions sommaires, violences sexuelles : les Nations Unies avaient qualifié ces actes de possible génocide. Depuis, environ un million de Rohingyas vivent dans des camps surpeuplés, dans des conditions précaires et sans perspective de retour.
Selon le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH), la situation sur le terrain ne cesse de se dégrader. Depuis novembre 2023, les combats entre la junte militaire et l’Armée de l’Arakan dans l’État de Rakhine ont repris, aggravant encore les souffrances des civils, notamment rohingyas.
« Les militaires et l'Armée de l’Arakan ont commis, et continuent de commettre, de graves atrocités contre les Rohingyas en toute impunité, en violation flagrante du droit international », a déclaré Jeremy Laurence, porte-parole du HCDH, lors d’une conférence de presse à Genève.
Des besoins humanitaires urgents, une aide en baisse
À cela s’ajoute une crise humanitaire majeure. La réduction drastique des financements humanitaires, notamment pour l’aide alimentaire, aggrave les conditions de vie des Rohingyas, aussi bien au Myanmar qu’au Bangladesh.
« Dans un contexte de crise financière mondiale, les Rohingyas endurent des conditions désastreuses », a ajouté M. Laurence. « Nous implorons la communauté internationale d’augmenter le financement humanitaire et de soutenir les processus de justice internationale. »
Malgré des procédures en cours à la Cour internationale de justice (CIJ), les mesures provisoires imposées à la junte birmane restent largement ignorées. Aucun responsable militaire n’a encore été traduit en justice, et les Rohingyas, eux, restent apatrides, privés de droits, et souvent oubliés des priorités diplomatiques.