Au Caire, Égyptiens et Qataris discutent de l'évolution de la situation à Gaza

Le Premier ministre palestinien Mohammed Mustafa, à gauche sur le podium, et le ministre égyptien des Affaires étrangères Badr Abdelatty, au centre.   -  
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Des médiateurs égyptiens et qataris ont tenu des pourparlers avec le Hamas pour tenter une nouvelle fois de négocier un cessez-le-feu avec Israël dans la bande de Gaza.

Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a déclaré que les médiateurs "déployaient des efforts considérables" pour relancer la proposition américaine d'un cessez-le-feu de 60 jours, pendant lequel les otages seraient libérés et les parties négocieraient un cessez-le-feu durable.

Abdelatty a réitéré la forte opposition de l'Égypte à tout projet de déplacement massif des Palestiniens de Gaza, comme le réclament les dirigeants israéliens qui présentent cela comme une émigration volontaire. Les Palestiniens et une grande partie de la communauté internationale affirment que de tels projets équivaudraient à une expulsion forcée, car la guerre aérienne et terrestre menée par Israël a rendu une grande partie de Gaza inhabitable.

Abdelatty a déclaré que l'Égypte "ne participerait pas et ne permettrait pas" de tels projets, et a appelé les autres pays qui ont engagé des pourparlers avec Israël au sujet de la réinstallation des Palestiniens à "ne pas s'impliquer dans ce crime odieux". L'Égypte et d'autres pays craignent que la réinstallation massive des Palestiniens ne mette fin à leur quête d'un État indépendant, qui dure depuis des décennies.

Abdelatty a déclaré que le chef du Hamas, Khalil al-Hayya, avait rejoint les pourparlers au Caire aux côtés du Premier ministre qatari, Cheikh Mohammed bin Abdulrahman Al Thani. Il a ajouté qu'ils étaient ouverts à d'autres idées, notamment à un accord global qui permettrait de libérer tous les otages en une seule fois.

Pour rappel, les militants du Hamas ont enlevé 251 personnes et tué environ 1 200 autres, pour la plupart des civils, lors de l'attaque du 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre actuelle. Cinquante otages se trouvent toujours à Gaza, dont une vingtaine seraient encore en vie selon Israël, la plupart des autres ayant été libérés dans le cadre de cessez-le-feu ou d'autres accords.

Situation inquiétante à Gaza

Israël a récemment annoncé son intention de réoccuper la ville de Gaza et d'autres zones densément peuplées après l'échec apparent des négociations de cessez-le-feu le mois dernier, ce qui augmente le risque d'une aggravation de la catastrophe humanitaire à Gaza, qui, selon les experts, est en train de sombrer dans la famine.

Ces plans, qui visent en partie à faire pression sur le Hamas, ont suscité l'indignation internationale et provoqué la colère de nombreux Israéliens qui craignent pour les otages restants. Des centaines de milliers de personnes ont participé dimanche à des manifestations de masse pour réclamer leur libération.

Plus de 62 000 morts côté palestinien

Le ministère de la Santé de Gaza a déclaré que le nombre de morts palestiniens depuis le début de la guerre s'élevait à 62 004, et que 156 230 personnes avaient été blessées. Il ne précise pas combien d'entre eux étaient des civils ou des combattants, mais indique que les femmes et les enfants représentent environ la moitié des morts.

Le ministère fait partie du gouvernement dirigé par le Hamas et emploie des professionnels de la santé. L'ONU et de nombreux experts indépendants considèrent ses chiffres comme l'estimation la plus fiable des victimes de la guerre. Israël conteste ce bilan, mais n'a pas fourni le sien.

Le ministère a déclaré que 1 965 personnes ont été tuées depuis mai alors qu'elles cherchaient à obtenir une aide humanitaire, soit dans le chaos autour des convois de l'ONU, soit alors qu'elles se rendaient vers des sites gérés par la Gaza Humanitarian Foundation (GHF), un prestataire américain soutenu par Israël.

Des témoins, des responsables de la santé et le bureau des droits de l'homme de l'ONU affirment que les forces israéliennes ont tiré à plusieurs reprises sur des foules de personnes cherchant à obtenir de l'aide. Israël affirme n'avoir tiré que des coups de semonce sur les personnes qui s'approchaient de ses forces.

Davantage de décès liés à la malnutrition

Les experts ont averti que l'offensive israélienne en cours poussait Gaza vers la famine, même après l'assouplissement en mai du blocus total imposé au territoire pendant deux mois et demi. Le ministère de la Santé de Gaza a déclaré lundi que cinq autres personnes, dont deux enfants, étaient décédées de causes liées à la malnutrition.

Il affirme qu'au moins 112 enfants sont morts de causes liées à la malnutrition depuis le début de la guerre, et que 151 adultes sont morts depuis que le ministère a commencé à recenser les décès d'adultes liés à la malnutrition en juin.

Amnesty International a accusé lundi Israël de "mener une campagne délibérée visant à affamer la population".

Israël a rejeté ces allégations, affirmant qu'il autorisait l'entrée d'une quantité suffisante de nourriture et accusant l'ONU de ne pas la distribuer rapidement. Les agences de l'ONU affirment que ces distributions sont entravées par les restrictions israéliennes et la rupture de l'ordre public dans le territoire, dont environ les trois quarts sont désormais contrôlés par Israël.

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