Epic Show 2025 : Lagos célèbre une nouvelle génération de créateurs africains

Un mannequin porte une création du designer Asotiaye lors de la semaine Fashions Finest Africa à Lagos, au Nigeria, le dimanche 6 juillet 2025.   -  
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Organisé par Fashion Finest Africa, le Epic Show 2025 a rassemblé à Lagos des créateurs venus du Nigeria, du Royaume-Uni et d’Europe. Ce rendez-vous de la mode émergente a offert une scène vibrante aux jeunes talents africains, entre audace stylistique et expression identitaire.

Durant deux jours, la ville de Lagos s’est transformée en épicentre de la créativité africaine. Le Epic Show 2025, porté par Fashion Finest Africa, a permis à une nouvelle génération de stylistes d’exposer leurs collections devant un public local et international. Pour beaucoup, c’était l’occasion de franchir un cap décisif dans leur parcours, dans un secteur où la visibilité reste un défi constant.

« Nombreux sont les jeunes, particulièrement en Afrique, qui doivent impérativement se former, accumuler de l’expérience, bénéficier de conseils et de mentorat pour faire grandir leur activité dans la mode. Or, les ressources et dispositifs d’accompagnement font cruellement défaut », explique Sola Oyebade, directeur général de Fashion Finest Africa. Il insiste sur la nécessité de leur « transmettre le savoir, l’expérience et l’information nécessaires ».

Parmi les designers présents, Ngozi Fego-Chiadika, fondatrice de la marque Gozifego, a présenté une collection intitulée « This Version of You ». À travers ses silhouettes, elle explore la pluralité de l’identité féminine. « La femme est plurielle, en constante évolution, à la fois forte et puissante, incarnant plusieurs facettes simultanément », explique-t-elle. « Certaines pièces se distinguent par des structures robustes, tandis que d’autres révèlent une touche plus ludique. À travers mon travail, je souhaite refléter les différentes phases de la vie féminine. »

Au-delà de la création, le show a aussi révélé les difficultés structurelles auxquelles sont confrontés les jeunes stylistes sur le continent. Sola Oyebade déplore notamment le manque de soutien institutionnel.

« Ce qui me préoccupe le plus, c’est le manque de reconnaissance des pouvoirs publics africains quant au rôle stratégique de la mode. » Il rappelle qu’au Royaume-Uni, le British Fashion Council reçoit chaque année 40 millions de livres sterling pour soutenir l’industrie, un appui inexistant au Nigeria.

Depuis sa création en 2017, Fashion Finest Africa s’efforce de combler ce vide. En proposant à la fois une vitrine et un accompagnement, l’organisation espère ouvrir la voie à une mode africaine plus structurée, plus visible et plus durable.

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