Les organisations humanitaires tirent la sonnette d’alarme face à l’intensification des attaques visant les infrastructures médicales au Soudan.
Crise sanitaire au Soudan : MSF dénonce les attaques contre les hôpitaux
Médecins Sans Frontières (MSF) a révélé jeudi que 70 % des établissements de santé du pays sont aujourd’hui fermés ou à peine fonctionnels, dans un contexte de guerre prolongée et d’atrocités massives contre les civils.
Le conflit, déclenché en avril 2023 entre l’armée soudanaise et les Forces de soutien rapide (FSR), a déjà fait près de 40 000 morts et provoqué le déplacement de quelque 13 millions de personnes, selon les Nations Unies.
Dans un rapport intitulé "Assiégés, Attaqués, Affamés", MSF dénonce des attaques systématiques qui rendent l’accès aux soins quasiment impossible, en particulier à El-Fasher, dans le Darfour-Nord. Dans cette ville assiégée, seul un hôpital disposant d’une capacité chirurgicale reste partiellement opérationnel pour une population de plus d’un million de personnes.
« Nous en appelons à toutes les parties belligérantes pour qu’elles mettent un terme aux violences dirigées contre les structures de santé civiles et qu’elles facilitent une réponse humanitaire d’envergure », a déclaré Michel-Olivier Lacharité, responsable des opérations d’urgence de MSF.
L’organisation rapporte que des patients et leurs proches ont été tués à l’intérieur même d’installations médicales qu’elle soutient. Elle alerte également sur la menace de famine, la résurgence du choléra et l’effondrement total du système de santé.
De son côté, Save the Children souligne une forte recrudescence des violences : 933 personnes, dont de nombreux enfants, ont été tuées dans des établissements de santé au cours du premier semestre 2025 — un chiffre soixante fois supérieur à celui enregistré l’année précédente.
Face à cette situation dramatique, MSF appelle les États influents à agir. « Nous exhortons les acteurs internationaux à user de tous les leviers à leur disposition pour prévenir de nouvelles atrocités de masse. La protection des civils doit être au cœur de tout engagement diplomatique auprès des parties belligérantes », a insisté Michel-Olivier Lacharité.
Une trêve d’une semaine à El-Fasher, proposée en juin par les Nations Unies, a été acceptée par l’armée soudanaise. Les Forces de soutien rapide, en revanche, n’y ont pas officiellement adhéré, et les combats se sont intensifiés ces derniers jours dans le sud de la ville.