Après plus de six décennies d’engagement mondial, l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) ferme définitivement ses portes, marquant une rupture majeure dans la diplomatie humanitaire américaine.
États-Unis : Clap de fin pour l’USAID, pilier de l’aide internationale depuis 1961
Fondée en 1961, cette institution a longtemps incarné le cœur de l’aide américaine aux pays en développement, jouant un rôle clé dans la lutte contre la pauvreté, les crises sanitaires et les catastrophes naturelles.
Andrew Natsios, ancien administrateur de l’USAID, rappelle l’importance capitale de cette agence : « Des chefs d’État m’ont dit que l’institution la plus importante pour nous, à Washington, n’est pas le département de la Défense, ni la CIA, ni le département d’État, ni la Maison-Blanche, c’est l’USAID, parce que nous sommes un pays qui aide au développement, nous sommes engagés dans le processus de développement. »
Cette fermeture survient dans un contexte inquiétant. Une étude internationale récente met en garde contre les conséquences dramatiques d’un effondrement des financements américains à l’aide internationale, qui pourrait entraîner plus de 14 millions de morts supplémentaires d’ici 2030, principalement parmi les populations les plus vulnérables.
Dans une interview, Andrew Natsios déplore une perte d’« instinct humanitaire » au sein du gouvernement américain : « Je pense que nous avons perdu l’instinct humanitaire, l’impératif humanitaire, au sein du gouvernement américain en fermant l’USAID. Et je crois que les populations des pays en développement le constateront, ou le constatent déjà dans de nombreuses régions du monde. Je pense qu’il y a beaucoup de colère envers les États-Unis à cause de ce qui est arrivé à l’USAID. »
Les dernières activités de l’USAID seront désormais intégrées au département d’État, sous la supervision de Marco Rubio, qui promet une gestion plus stratégique et responsable. Cette décision ne fait pas l’unanimité : l’ancien président Barack Obama qualifie cette fermeture « d’erreur colossale », tandis que plusieurs anciens présidents et ONG dénoncent la réduction drastique des financements internationaux initiée par Donald Trump, qui a gelé l’aide étrangère dès son arrivée à la Maison-Blanche.