Climat : l'OMM alerte sur la disparition accélérée des glaciers

Un canoë, en bas à droite, glisse sur le lac Mendenhall, devant le glacier Mendenhall, le dimanche 18 mai 2025, à Juneau, Alaska.   -  
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La fonte rapide des glaciers, catalysée par le réchauffement climatique, suscite une inquiétude croissante chez les experts.

Réunis à Douchanbé, au Tadjikistan, le 29 mai 2024, lors de la Conférence internationale sur la préservation des glaciers, scientifiques et responsables onusiens ont lancé une alerte : les risques liés aux glaciers deviennent une réalité mondiale, et aucun pays, quel que soit son niveau de développement, n’est à l’abri.

Celeste Saulo, secrétaire générale de l’Organisation météorologique mondiale (OMM), a appelé à des investissements urgents dans les réseaux de surveillance et d’alerte.

« C'est une nouvelle réalité. Nous devons faire connaître les centres hydrométriques de chaque pays, de chaque région. C'est pourquoi nous préconisons d'investir davantage dans la surveillance. Avec une meilleure surveillance, nous pouvons espérer avoir de meilleures prévisions, avec lesquelles nous pouvons espérer avoir de meilleurs systèmes d'alerte précoce en fin de compte pour protéger les sociétés, protéger les gens et protéger les moyens de subsistance », a-t-elle déclaré.

Les conséquences de ce phénomène ne sont pas théoriques. En Suisse, le village de Blatten a été frappé la semaine dernière par une avalanche massive de glace et de roches, suite à l’effondrement du glacier Birch. Les experts avaient prévenu quelques jours plus tôt : 1,5 million de mètres cubes de glace menaçaient de se détacher.

Sur le continent africain, la disparition des glaciers est tout aussi alarmante. Bien que souvent perçus comme marginaux, les glaciers du Kilimandjaro (Tanzanie), du mont Kenya (Kenya) et des Rwenzori (entre Ouganda et RDC) sont essentiels à la régulation hydrique de vastes régions. Selon une étude menée par Anne Hinzmann de l’université Friedrich-Alexander (Allemagne), ils ont perdu plus de 90 % de leur superficie depuis la fin du XIXe siècle.

Le Kilimandjaro, par exemple, est passé de 11,4 km² de glaciers en 1900 à moins de 1 km² aujourd’hui.

Ce recul dramatique affecte la biodiversité, l’agriculture, le tourisme et surtout l’approvisionnement en eau. Les glaciers, bien que modestes en taille, soutiennent les rivières locales, surtout en saison sèche. Leur disparition accroît la vulnérabilité des populations et des écosystèmes face aux bouleversements climatiques.

L’Institut international de gestion de l’eau (IWMI) souligne l’urgence d’agir. Par la science participative, la télédétection et la gestion durable des terres, l’institut soutient des réponses anticipées aux catastrophes hydriques. Ces approches, combinées à des politiques adaptées, pourraient ralentir les effets de cette fonte inéluctable.

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