En République démocratique du Congo, les troupes de la SADC, la Communauté de développement de l’Afrique australe, ont entamé leur retrait de Goma, dans l’est du pays.
République démocratique du Congo : retrait des troupes de la SADC à Goma
Cette mission militaire, lancée en décembre 2023 pour contenir l’avancée du groupe rebelle M23, s’achève plus tôt que prévu. Le retrait, facilité par le Rwanda dans le cadre d’un accord négocié avec les rebelles, se déroule par la frontière rwandaise et devrait se poursuivre jusqu’à la fin du mois de juin.
Environ 1 300 soldats venus d’Afrique du Sud, du Malawi et de Tanzanie composaient cette force régionale baptisée SAMIDRC. Leur mandat avait pour objectif de soutenir l’armée congolaise, mais a été levé lors d’un sommet de la SADC en mars dernier.
Cette décision intervient après plusieurs revers militaires, dont la perte stratégique de Goma et Bukavu au profit du M23.
Critiquée pour son inefficacité, la mission a vu ses troupes rapidement immobilisées sur le terrain, notamment confinées dans une base de la Monusco. L’Afrique du Sud, en particulier, a payé un lourd tribut avec 14 soldats tués sur les 18 pertes totales, déclenchant une vive controverse dans le pays. L’opposition sud-africaine dénonce une opération coûteuse et inefficace.
Le président congolais Félix Tshisekedi, tout en saluant l’engagement de la SADC, se retrouve face à un défi majeur : contenir la progression rebelle sans soutien militaire régional direct. Il mise désormais sur la diplomatie, avec l’appui de l’Angola, pour relancer les processus de paix de Luanda et Nairobi.
De son côté, l’ancien président Joseph Kabila plaide pour une solution congolaise. Il critique la présence militaire étrangère et appelle à une approche plus globale, africaine et souveraine du conflit. Soulignant la complexité de la crise – mêlant enjeux politiques, sociaux, éthiques et militaires – il appelle les acteurs nationaux à prendre la pleine responsabilité de la paix.