Soudan du Sud : après la mort du pape, le message de paix reste vivant

Le pape François rencontre une jeune fille déplacée à Juba, au Sud-Soudan, le 4 février 2023.   -  
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Au petit séminaire Saint-Laurent de Rejaf, dans les environs de Juba, le silence est empreint de recueillement. Une grande bannière à l’effigie du pape François trône derrière l’autel. Depuis l’annonce de sa mort, lundi, les étudiants en théologie s’y rassemblent pour prier et saluer la mémoire d’un homme qu’ils considèrent comme un guide spirituel et politique.

Le Soudan du Sud, plus jeune nation du monde, a longtemps occupé une place centrale dans les préoccupations du pape. Jusqu’à ses derniers jours, malgré une santé déclinante, il continuait de plaider pour la paix et la réconciliation dans ce pays encore marqué par une guerre civile qui a fait plus de 400 000 morts. En janvier, hospitalisé pour une double pneumonie, il adressait encore des lettres personnelles aux dirigeants rivaux, Salva Kiir et Riek Machar, les appelant au dialogue pour éviter une nouvelle flambée de violence.

Le père James Rombe, prêtre dans l’archidiocèse de Juba, se souvient avec émotion de sa première rencontre avec François, en 2017 à Rome, alors qu’il était encore étudiant :

« La première fois que j’ai rencontré le pape, c’était à Rome, quand j’étais étudiant. Et quand il a dit que “le Soudan du Sud est ici”, en touchant sa poitrine, j’ai versé des larmes. »

En 2019, dans un geste resté dans l’histoire, François s’était agenouillé pour embrasser les pieds de Salva Kiir et de son rival.

Une scène inattendue, mais puissante, censée incarner l’humilité et la paix, deux vertus que le pape n’a cessé de promouvoir à l’égard du Soudan du Sud.

Ce message trouve un écho chez les plus jeunes. Gabriel Ladu Joseph, séminariste à Rejaf, souligne :

« Le message important qu’il nous a laissé concernait l’unité. Nous devons être un. Nous devons être unis. »

Aujourd’hui encore, le pays peine à appliquer pleinement l’accord de paix signé en 2018. Les élections prévues ont été reportées à 2026, et les tensions entre les forces loyalistes et celles de Riek Machar restent vives. Les appels à la médiation internationale se multiplient, sans succès décisif.

Mais au milieu des incertitudes, la figure de François demeure. Pour ces jeunes religieux, son engagement et ses gestes demeurent un repère.

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