Conditions inhumaines pour les migrants expulsés d'Algérie vers le Niger

A young migrant who has been expelled from Algeria sits in a transit center in Arlit, Niger on Friday, June 1, 2018.   -  
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Les conditions de vie des migrants expulsés d'Algérie vers le Niger se sont détériorées de manière alarmante, avec des milliers de personnes laissées sans ressource dans des zones désertiques. En avril 2025, plus de 1 800 migrants ont été expulsés par les autorités algériennes dans une opération massive, confirmant ainsi l’aggravation de la crise migratoire en Afrique du Nord.

Les migrants ont été rassemblés dans plusieurs villes algériennes avant d’être transportés dans la zone isolée de "Point Zéro", à la frontière avec le Niger. C’est dans cet endroit inhospitalier, loin de toute aide, que des centaines de migrants ont été abandonnés, avant de finir dans la ville frontalière d'Assamaka. Ces conditions de vie précaires mettent en lumière les dangers auxquels sont confrontées les populations migrantes dans la région.

Selon Alarmphone Sahara, un groupe de défense des droits des migrants basé au Niger, cette vague d'expulsions a contribué à porter à plus de 4 000 le nombre total de migrants expulsés vers Assamaka au mois d’avril. Ce chiffre ne tient pas compte de ceux qui pourraient tenter de retourner vers le nord de l'Algérie. Le renforcement des contrôles maritimes en Méditerranée et la fermeture des routes vers l’Europe ont contraint de nombreux migrants à rester coincés dans ces pays de transit, souvent sous des conditions de vie extrêmes.

Le contexte politique en Afrique du Nord, avec des tensions croissantes entre l’Algérie et ses voisins, notamment le Niger, ajoute à la complexité de la situation.

Les gouvernements militaires du Mali, du Burkina Faso et du Niger, qui ont récemment retiré leurs ambassadeurs d'Algérie, compliquent la gestion de la crise migratoire.

L’Algérie, principale source de transit pour les migrants qui fuient la pauvreté, les conflits et le changement climatique, a vu le nombre d’expulsions augmenter de manière significative. En 2024, plus de 30 000 migrants ont été expulsés d’Algérie, et cette tendance semble se poursuivre en 2025.

Les autorités algériennes et nigériennes n’ont pas réagi officiellement à ces expulsions, malgré les accusations de violations des droits humains. Ces expulsions massives, sans prendre en compte les conditions de vie des migrants, soulèvent des questions sur la responsabilité de ces États dans la protection des droits des personnes vulnérables.

Cette crise migratoire met en lumière la gestion défaillante des flux migratoires en Afrique du Nord, où les migrants se retrouvent laissés pour compte dans des conditions de plus en plus difficiles, sans ressources ni soutien humanitaire adéquat.

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