Cameroun : émoi après la peine légère infligée pour un féminicide

Une supporterice camerounaise lors de la Coupe du monde au Qatar, lundi 28 novembre 2022.   -  
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Le Cameroun est en émoi suite à un scandale judiciaire qui révèle les insuffisances d'un système que certains jugent "défaillant" face aux violences conjugales.

Le pays est bouleversé après la mort tragique d'une enseignante, faisant désormais de la justice camerounaise la cible de critiques intenses.

Récemment à Douala, la sentence prononcée le 1ᵉʳ avril a déclenché une vague d'indignation : Éric Bekobo, reconnu coupable de la mort de sa femme Diane Yangwo, a été condamné à une peine réduite de cinq ans avec sursis et une modeste amende de 52 000 francs CFA (environ 80 euros).

Diane Yangwo, professeure d'anglais au Lycée bilingue de Nylon, a succombé le 18 novembre 2023 à une hémorragie interne, résultat de violences conjugales selon l'autopsie.

Ses proches décrivent une éducatrice dévouée, impactant des vies à travers ses engagements communautaires, dont la mort ravive le débat sur la place des droits des femmes dans la justice.

"Plaider coupable réduit automatiquement la peine"

Malgré la colère générale, l’explication juridique peine à convaincre l'opinion. Me Assira Engoute, avocate de renom, a présenté le cadre légal de cette décision.

La magistrate Dame Medou a suivi le code pénal qui prévoit qu’un plaider coupable réduit automatiquement la peine maximale encourue. Même pour les crimes graves, la sanction ne dépasse pas 10 ans lorsque l'accusation est reconnue.

Cette stratégie plaidée par Éric Bekobo pose une question pressante : notre système pénal crée-t-il sans le vouloir une échappatoire pour les auteurs de féminicides? Cette affaire suscite une vive critique, notamment concernant le sursis octroyé, rendant une sanction déjà douce presque symbolique.

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