Lors de sa visite historique en Angola, Joe Biden a visité le Musée national de l'esclavage à Luanda, un lieu chargé d'une lourde signification. Cette visite, marquée par un discours solennel, a permis au président américain de rendre hommage à la mémoire des millions d'Africains réduits en esclavage, dont une grande partie était embarquée depuis le port angolais.
Angola : au Musée de l'esclavage, Biden évoque le "péché originel" des USA
Le musée, situé dans l'ancienne Capela da Casa Grande, témoigne de l'histoire tragique de l'esclavage transatlantique, avec notamment un récit poignant sur les atrocités vécues par les hommes et les femmes, arrachés à leur terre natale, baptisés sous des noms étrangers, et envoyés à l’autre bout du monde. En évoquant ce lourd héritage, Biden a souligné l’importance de ne pas effacer cette histoire douloureuse, même si, selon lui, les États-Unis n’ont pas encore pleinement incarné les idéaux de liberté et d’égalité qu’ils défendent.
Comme il l’a déclaré lors de son discours : "Nous sommes ici aujourd’hui dans un lieu chargé de sens. Avant de célébrer les progrès de notre amitié, nous devons réfléchir à ses débuts douloureux. Les vents et les vagues murmurent l’histoire de jeunes hommes et femmes d’Angola, nés libres, mais enchaînés et forcés à une marche de la mort jusqu’à cette côte par des négriers en 1619. Ici, on les a baptisés dans une foi étrangère contre leur gré. Leurs noms ont été effacés, remplacés par Anthony et Isabella, avant d’être embarqués sur un navire négrier pour traverser l’effroyable Passage du Milieu, entassés par centaines. C’était le début de l’esclavage aux États-Unis — une période cruelle, brutale et déshumanisante. Ce fut le péché originel de l’Amérique, une ombre qui hante notre nation depuis."
Au-delà de cet hommage, la visite de Biden en Angola s'inscrit également dans une dynamique de renouveau des relations entre les États-Unis et l'Afrique. Lors de sa rencontre avec le président angolais João Lourenço, Biden a affirmé l'engagement des États-Unis à soutenir le développement, notamment à travers un investissement majeur dans l’infrastructure ferroviaire du pays. Un projet soutenu par des partenariats internationaux, incluant des financements de l'Union européenne, du G7, ainsi que des banques africaines.
À travers cette visite, Biden marque ainsi un tournant dans les relations diplomatiques entre les États-Unis et l'Afrique, tout en affirmant la nécessité de reconnaitre et de réparer les injustices historiques.