Le Libéria, confronté à des défis liés aux conditions climatiques et aux infrastructures insuffisantes, met tout en œuvre pour améliorer la collecte et l’analyse de ses données agricoles.
Le Libéria se lance dans la transformation de ses statistiques agricoles
Dans un contexte où une gestion efficace des ressources agricoles est cruciale pour assurer un développement durable, le pays s'engage à combler les lacunes existantes dans ses systèmes statistiques.
Le climat et l’état des infrastructures, notamment un réseau routier vétuste, compliquent considérablement les efforts de collecte de données dans certaines régions. Les équipes de terrain doivent parfois marcher de longues distances après que leurs véhicules se retrouvent coincés dans des routes boueuses, pour atteindre des fermiers souvent réticents ou incapables de quantifier leur production de manière précise. "J'avais un peu peur, mais quand Onika m'a expliqué, et que nous avons parcouru le document du sondage et qu'elle m'a interviewée, à partir de ce moment-là, j'ai compris et je suis contente de toutes les informations qu'elle m'a demandées", confie Suzana Tarway, agricultrice locale.
Face à ces difficultés, la FAO (Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture) soutient le Libéria en introduisant de nouvelles méthodologies et technologies de collecte des données. Parmi ces méthodes, la coupe des cultures permet d'obtenir des estimations plus fiables de la production agricole en se basant sur des mesures précises directement sur le terrain. Yakob Seid, statisticien principal à la FAO, explique : "Une méthodologie comme la coupe des cultures, par exemple, nous aide à avoir une estimation objective à la fin de la journée, car elle passe par tout le processus de coupe des cultures, la mesure des cultures coupées, le poids humide, le poids sec, etc., pour obtenir des estimations plus fiables provenant directement du terrain, là où la culture pousse."
Les données agricoles précises sont essentielles pour soutenir la prise de décisions politiques efficaces. Elles permettent non seulement d'élaborer des politiques adaptées aux besoins réels des agriculteurs, mais aussi d’attirer des financements internationaux, souvent conditionnés par la disponibilité de données fiables. Bintia Stephen-Tchicaya, représentante de la FAO au Libéria, souligne : "Sans des données fiables, les interventions pourraient être mal ciblées voire inefficaces. Les données sont également utiles pour responsabiliser les communautés locales, car les données collectées concernent leurs propres besoins en matière de développement."
Dans le cadre de son initiative 50x2030, la FAO accompagne 31 pays, dont le Libéria, pour transformer leurs systèmes de collecte de données agricoles. Cet effort vise à combler les lacunes existantes et à rendre les systèmes agricoles plus résilients face aux crises alimentaires et climatiques. Pour le Libéria, l'amélioration des statistiques agricoles s'avère donc essentielle non seulement pour répondre aux besoins de la population, mais aussi pour contribuer à l'atteinte des objectifs mondiaux de développement durable.