Prix Goncourt 2024 : Kamel Daoud pas invité au Salon du livre d'Alger

Le romancier franco-algérien Kamel Daoud tient son livre Houris après avoir reçu le Goncourt, le prix littéraire le plus prestigieux de France, le 4 novembre 2024 à Paris   -  
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Alors que s'ouvre, mercredi en Algérie, l'une des plus grandes foires du livre du monde arabe, une absence se fait remarquer. L'auteur franco-algérien Kamel Daoud, qui a remporté le prix littéraire français le plus prestigieux en début de semaine, n'a pas été invité à l'événement de cette année.

Le lauréat du prix Goncourt et son éditeur français Gallimard, un participant régulier, font partie des personnes qui ne seront pas accueillies au Salon international du livre d'Alger. L'exclusion de plusieurs auteurs et éditeurs de premier plan de la manifestation de cette année reflète les limites imposées à la liberté d'expression en Algérie.

Les romans de M. Daoud et leur sujet polarisent souvent les opinions tant en France, où il vit, qu'en Algérie, où il est né. Son troisième roman, Houris, couronné par le prix Goncourt, est centré sur les souvenirs des victimes de la "décennie noire" en Algérie. Après la victoire des islamistes au premier tour des élections législatives de 1990, l'Algérie a sombré dans la guerre civile après l'annulation du second tour par le gouvernement soutenu par l'armée.

Bien que les souvenirs de cette histoire soient omniprésents, Houris ne figurera pas parmi les plus de 300 000 titres disponibles à la foire du livre, qui est commercialisée sous le slogan "Lire pour triompher" et qui est annoncée comme mettant l'accent sur l'histoire.

Ali Bey, propriétaire de la Bibliothèque du Tiers Monde à Alger, s'est dit "ravi" de la reconnaissance internationale de Daoud, mais a déploré que les lecteurs algériens ne puissent pas acheter ses romans.

La censure ne se limite pas à Daoud et à Gallimard. Les éditions Koukou, une maison d'édition algérienne indépendante dirigée par l'ancien activiste politique Arezki Ait Larbi, ont également été exclues du festival de cette année. Koukou, connue pour publier des œuvres d'essayistes, de romanciers et de journalistes dont les écrits remettent souvent en question les récits officiels, n'a pas été invitée non plus, a écrit M. Ait Larbi dans un message publié sur Facebook.

"Notre maison d'édition est menacée d'une interdiction totale de publication", a-t-il déclaré, accusant les censeurs du ministère de la Culture de s'en prendre à ses livres.

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