Jeudi 31 octobre, une haute cour du Kenya a donné le feu vert à l'entrée en fonction d'un nouveau vice-président, malgré la poursuite d'une procédure judiciaire contestant la destitution de l'ancien vice-président.
Kenya : le nouveau vice-président autorisé à remplacer Gachagua
La Haute Cour de Nairobi, composée de trois juges, a annulé la décision d'un autre tribunal de suspendre la prestation de serment du candidat Kithure Kindiki, arguant que cette suspension créait un vide politique.
L'ancien vice-président Rigathi Gachagua a été mis en accusation et démis de ses fonctions par un vote de plus des deux tiers des législateurs le 17 octobre pour corruption, incitation aux divisions ethniques et soutien aux manifestations antigouvernementales. Le président William Ruto a nommé le lendemain M. Kindiki, l'actuel ministre de l'intérieur, au poste d'adjoint.
La destitution de M. Gachagua a mis en lumière les divisions au sein de l'Alliance démocratique unie (UDA) au pouvoir, ainsi que les frictions entre M. Ruto et M. Gachagua, tous deux membres de l'UDA. L'ancien vice-président a été accusé d'insubordination lorsqu'il s'est opposé à la politique gouvernementale d'expulsions forcées lors des fortes pluies qui ont provoqué des inondations et des décès.
Gachagua conteste la destitution devant la Haute Cour de Nairobi, arguant que les accusations n'étaient pas fondées et que les audiences n'étaient pas équitables.
L'ancien vice-président a été hospitalisé d'urgence pour des douleurs thoraciques pendant les audiences de mise en accusation au Sénat le 17 octobre, et ses avocats avaient demandé un ajournement de plusieurs jours. Cependant, la chambre a rejeté le report lorsque les avocats de l'accusation ont fait valoir que Gachagua avait déjà présenté sa défense.
Le Sénat a voté sur la mise en accusation plus tard dans la journée, et les partisans de M. Gachagua ont critiqué la procédure, la jugeant précipitée et injuste. M. Gachagua a déclaré qu'il pensait que la destitution était soutenue par M. Ruto.
M. Ruto, qui est entré en fonction en prétendant représenter les citoyens les plus pauvres du Kenya, a été largement critiqué pour ses efforts visant à augmenter les impôts afin de rembourser les créanciers étrangers. Mais l'opposition publique l'a conduit à remanier son cabinet et à revenir sur certaines propositions.