Kenya : Gachagua hospitalisé, l'audience de destitution suspendue

Le vice-président du Kenya, Rigathi Gachagua, s'adresse aux médias à Nairobi, au Kenya, le lundi 5 septembre 2022.   -  
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Le Sénat kenyan a brièvement ajourné l'audience de destitution du vice-président jeudi après qu'il ait été hospitalisé pour cause de maladie, selon ses avocats.

Le vice-président Rigathi Gachagua a plaidé non coupable mercredi de 11 chefs d'inculpation et devait être contre-interrogé par les avocats du Parlement dans l'après-midi. Le Sénat devrait voter sur la motion de destitution jeudi soir.

M. Gachagua est accusé de corruption, d'incitation aux divisions ethniques et de soutien aux manifestations antigouvernementales qui ont vu des manifestants prendre d'assaut le Parlement du pays. C'est la première fois qu'un vice-président en exercice fait l'objet d'une procédure de destitution au Kenya.

Son avocat, Paul Muite, a déclaré que les médecins lui avaient dit que le vice-président souffrait de "douleurs thoraciques intenses" et qu'il avait besoin d'un "repos complet".

Les avocats ont contre-interrogé les témoins présentés par le Parlement la veille, notamment le député qui a déposé la motion de destitution et le directeur de l'agence de lutte contre la corruption. Plus tôt dans la journée de jeudi, l'équipe juridique de Gachagua a demandé que la déclaration sous serment d'un témoin clé, un gouverneur élu de la capitale Nairobi, soit supprimée après que le gouverneur ne se soit pas présenté.

Cette affaire met en lumière les frictions entre M. Gachagua et le président William Ruto, que ce dernier s'était juré d'éviter après avoir été l'adjoint du précédent président du Kenya, M. Uhuru Kenyatta. M. Gachagua a déclaré qu'il pensait que le processus de destitution avait la bénédiction de M. Ruto et a demandé aux législateurs de prendre leur décision "sans intimidation ni coercition".

Les tensions risquent d'accroître l'incertitude pour les investisseurs et les autres acteurs de la plaque tournante commerciale de l'Afrique de l'Est. Le Sénat a besoin d'une majorité des deux tiers pour approuver la motion de destitution.

En vertu de la Constitution kenyane, la destitution est automatique si elle est approuvée par les deux chambres, mais M. Gachagua peut contester l'action en justice, ce qu'il a déclaré vouloir faire.

M. Ruto, qui est entré en fonction en prétendant représenter les citoyens les plus pauvres du Kenya, a fait l'objet de nombreuses critiques pour ses efforts visant à augmenter les impôts afin de trouver des moyens de rembourser les créanciers étrangers. Mais l'opposition publique l'a conduit à remanier son cabinet et à revenir sur certaines propositions.

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