Libye : les autorités de l'Est ferment les sources de pétrole

Sur cette photo d'archives du 26 février 2011, un ouvrier pétrolier libyen travaille dans une raffinerie à l'intérieur du complexe pétrolier de Brega dans l'est de la Libye l   -  
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Les autorités de l'est de la Libye ont arrêté lundi la production et les exportations de pétrole dans une escalade des tensions avec le gouvernement internationalement reconnu basé à Tripoli (ouest), qui tente de contrôler la Banque centrale libyenne chargée de gérer les revenus pétroliers.

Le gouvernement libyen issu de la Chambre des représentants, basé à Benghazi dans l'est du pays, a annoncé dans un communiqué de presse "l'état de force majeure sur tous les champs pétroliers et ports, arrêtant la production et l'exportation du pétrole jusqu'à nouvel ordre".

Le gouvernement parallèle, qui n’est pas reconnu au niveau international, a confirmé que cette décision était due aux « attaques répétées contre les dirigeants, les employés et les départements de la Banque centrale, par des groupes hors-la-loi » ciblant « le contrôle illégal de la plus importante institution financière de Libye ».

La Libye, peuplée de 6,8 millions d'habitants, souffre de divisions depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011. Les affaires du pays sont dirigées par deux gouvernements: le premier à Tripoli (ouest), dirigé par Abdul Hamid Al-Dabaiba, et le second, à l'est du pays, dirigé par Oussama Hammad, et bénéficie du soutien du Parlement et du maréchal Khalifa Haftar.

L’Est a pris ces décisions en réponse à l’entrée lundi du soi-disant « Comité pour la passation et la réception des pouvoirs » nommé par le Conseil présidentiel à Tripoli (ouest), au siège de la Banque centrale de Libye à Tripoli.

Les photos montraient les membres du comité dans le bureau du gouverneur, en l'absence de ce dernier, après la fermeture de l'institution la veille et l'autorisation des employés, marchant dans les couloirs ou triant des jeux de clés.

La fermeture de sites pétroliers et gaziers s'est produite à plusieurs reprises ces dernières années en Libye, le pays possédant les plus grandes réserves d'Afrique, liée soit à des revendications sociales, à des menaces sécuritaires ou à des conflits politiques.

Mais grâce à la période d'accalmie, la production est récemment remontée à environ 1,2 million de barils par jour (contre 1,5 à 1,6 million avant la révolution de 2011).

La Banque centrale de Libye supervise la gestion des revenus pétroliers et du budget de l'État, qui sont ensuite redistribués entre différentes régions, dont l'Est.

Al-Siddiq al-Kabir occupe le poste de gouverneur de la Banque centrale depuis 2012 et fait face à des critiques répétées sur sa gestion des revenus pétroliers libyens et du budget de l'État, de la part de personnalités, dont certaines proches de Dabaiba.

Le gouverneur de la Banque centrale bénéficie de la confiance de la Chambre des représentants, qu'elle a renouvelée il y a quelques jours, estimant que le Conseil présidentiel de Tripoli n'a pas le pouvoir de nommer ou de révoquer le gouverneur de la Banque.

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