Connus localement sous le nom de "boda bodas", les motos bon marché en Ouganda sont à la fois une bénédiction et une malédiction pour la capitale Kampala.
Ouganda : les "boda bodas", une menace pour les usagers de la route
Ces deux roues fournissent des emplois à la jeune population du pays, mais sont considérés comme une menace urbaine. Même s'ils sont pratiques pour ses utilisateurs, les "boda bodas" posent problèmes pour les autres usagers de la route. Ils se faufilent entre les véhicules, sautent les feux rouges et transportent des charges conséquentes impactant l'équilibre de la moto.
Cependant, pour les conducteurs de "boda bodas" de Kampala, leur scooter est un outil vital pour gagner leur vie, qu'il s'agisse de transporter des marchandises ou des passagers. Mais pour d'autres, notamment les commerçants et les piétons, ces machines sont une menace qu'ils aimeraient voir contrôlée et réglementée.
Environ la moitié des quelque 700 000 "boda bodas" opèrent à la capitale ougandaise Kampala, conduits pour la plupart par des hommes qui affirment ne pas avoir d'autre emploi.
Les conducteurs de la moto, dont l'activité n'est généralement pas réglementée, ont résisté aux récentes tentatives visant à les déloger des rues étroites du quartier central des affaires de Kampala.
Cette situation frustre les autorités de la ville qui veulent nettoyer la zone, mais cette démarche pourrait avoir de lourdes conséquences laissant des milliers d'Ougandais sans travail.
En effet, les emplois sont rares en Ouganda et ceux qui sont bien rémunérés sont encore plus difficiles à trouver dans une économie où seulement 1 % des 22,8 millions d'employés gagnent 270 dollars par mois, selon les chiffres de la banque centrale publiés au début de l'année 2024.
Dans ce pays où les emplois se font rares, le taux de chômage est passé de 9 % en 2019 à 12 % en 2021, selon l'enquête la plus récente du Bureau des statistiques de l'Ouganda.
Ce fléau touche particulièrement les jeunes âgés de 18 à 30 ans. Pour cette tranche d'âge le taux de chômage est de 17 %, et celui des jeunes des zones urbaines s'élève à 19 %.