Le président malgache inaugure le premier tronçon du téléphérique

Andry Rajoelina a inauguré le premier tronçon du téléphérique à Antananarivo.   -  
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Le président de la République malgache, tout sourire, a inauguré le premier tronçon du téléphérique à Antananarivo. Ce nouveau moyen de transport, capable de transporter jusqu'à 75 000 passagers par jour, vise à réduire les embouteillages dans la capitale malgache, qui compte aujourd’hui plus de 3 millions d’habitants.

Gérard Andriamanohiso est le Secrétaire d’État chargé des nouvelles villes et de l’habitat auprès de la présidence et il y voit un gain important pour l'environnement et les populations.

“Enlevez 75 000 passagers tous les jours, au niveau du bus, enlevez 2000 voitures au niveau de la route de Tana, c’est déjà beaucoup en terme d’économie de carbone et surtout de déplacement.”

Deux entreprises françaises ont réalisé ce projet de 12 km, avec un point culminant à plus de 50 mètres. Avant d'accueillir les premiers passagers, principalement des officiels et des journalistes, des tests de sécurité ont été effectués pendant plusieurs semaines, notamment en remplissant les cabines avec une quarantaine de bidons de 20 litres d'eau chacun, comme explique Guillaume Rannaz, responsable technique Téléphérique, entreprise Poma.

“On fait des tests sur les freins, on a beaucoup de capteurs dans les gares et sur la ligne, pour détecter un problème éventuel en amont, et pouvoir arrêter l’appareil et donc s’assurer qu’il n’y a aucun risque pour les passagers. On a aussi des groupes électrogènes pour permettre en cas de coupure de jus, de pouvoir continuer à faire tourner l’appareil.”

Le ticket coûtera 4000 ariary, soit environ 80 centimes d’euros, c’est 6 fois le prix d’un ticket de bus. Le téléphérique sera donc inaccessible pour la majorité de la population, dont le salaire minimum est d’environ 50 euros par mois.

“Moi j’ai 6 enfants, à 4000 ariary (80 centimes d’euros) le billet, on ne peut pas se le permettre ! Mais s’ils offrent des tickets gratuits, on va courir pour le prendre, ce sera un peu comme prendre l’avion !”

“On n’a pas d’eau, on n’a pas d’électricité, et quand on a de l’eau, c’est de la boue qui sort du robinet, alors qu’on paye toujours les factures ! Pourquoi ne pas d’abord résoudre ces problèmes sociaux ! Non, pour moi le téléphérique, ce n’est pas du tout une priorité.”

Malgré les critiques, le président de la République Andry Rajoelina défend férocement ce projet de plus de 150 millions d'euros, financé par un prêt du Trésor public français et un autre garanti par BPI France, la banque publique d'investissement.

“Il faut oser pour transformer et développer notre pays. Ce sont toujours les gens qui ont critiqué qui n’ont pu rien faire. Est-ce qu’il fallait faire ce projet ou pas, moi je dis oui. Vous savez, documentez-vous, on a beaucoup critiqué la construction de la Tour Eiffel. Mais maintenant qu’est-ce qui attire les touristes en France ? C’est pas la Tour Eiffel ?”

Le téléphérique qui sera emprunté essentiellement par la classe moyenne et les touristes mais une tarification sociale est prévue pour les étudiants et les retraités, mais il faudra attendre encore un peu pour pouvoir embarquer car la mise en circulation du téléphérique pour la population est prévue pour 2025.

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