Chaque année, le Hajj est un moment crucial pour des millions de musulmans, mais les Gazaouis font face à des obstacles majeurs pour accomplir ce pilier de l'Islam.
Guerre Israël-Hamas : à Gaza, le pèlerinage à La Mecque perturbé
Jadallah Abu Teir, un homme de 70 ans, a attendu dix ans pour pouvoir participer au hajj, priant chaque jour avec sa femme pour avoir cette opportunité. Malheureusement, les conditions actuelles ont empêché leur participation cette année encore.
"Je suis inscrit et j'attends depuis 2013. Chaque année, j'attends, et même ma femme, chaque jour et chaque matin, de 2013 à 2023, elle prie Dieu tous les jours et pleure tous les jours. Je jure que je souffre beaucoup au sujet du Hajj. Il s'agit de rituels et d'une obligation que nous devons accomplir. Je souffre beaucoup, mais il n'y a de pouvoir ni de force qu'en Dieu," déplore le vieil homme.
La monarchie saoudienne a annoncé cette semaine l’accueil de 1 000 pèlerins parmi les familles des victimes de la bande de Gaza, mais ces invités se trouvaient déjà à l'extérieur de Gaza - principalement en Égypte - avant la fermeture du point de passage de Rafah.
Ikram Al-Mudalal, directeur du département de l'information au ministère des affaires religieuses à Gaza, explique : "l'agression israélienne sur la bande de Gaza, l'occupation et la fermeture du point de passage de Rafah, ont empêché l'achèvement de tout processus lié à la saison du Hajj cette année. Certains attendent depuis des décennies, 70% d'entre eux sont des personnes âgées."
Depuis que l'armée israélienne a pris le contrôle du poste-frontière de Rafah le 7 mai, celui-ci est resté fermé à l'aide humanitaire, aux patients et aux pèlerins en route pour l’Arabie saoudite.