Turquie : une amende pour le fils de president somalien après l'accident fatal

Mesut Ceki, militant et collègue du coursier à moto turc Yunus Emre Gocer, à la cour de justice d'Istanbul, Turquie, mardi 16 janvier 2024.   -  
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En Turquie, un tribunal d'Istanbul a reconnu le fils du président somalien, coupable de la mort d'un coursier à moto et l'a condamné à deux ans et six mois de prison.

 Le fils de Mohamed Hassan Cheikh Mohamoud, avait percuté par l'arrière avec sa voiture le scooter d'un livreur, décédé quelques jours plus tard à l'hôpital. 

La peine, jugée légère par la famille qui pleure la mort du jeune homme, a été aussitôt convertie en amende d'un montant de 27 300 livres turques, soit 830 euros.

"Le verdict consiste en une simple amende à payer. Nous allons faire appel de ce verdict. Nous avons porté cette affaire devant le tribunal et poursuivrons notre action." a déclaré Tugba Aydin, l'avocate de la famille du défunt.

Le 30 novembre dernier, le fils de Mohammed Hassan Sheikh Mohamud, du même nom, a a été accusé d'avoir "causé la mort par négligence" après qu'une voiture diplomatique qu'il conduisait a heurté Yunus Emre Gocer, 38 ans, sur une autoroute d'Istanbul.

Cette affaire avait embarrassé la Turquie, très proche de la Somalie, et suscité une vive émotion dans l'opinion publique turque.

Mesut Ceki, militant pour les droits des coursiers a assisté au procès : "Nous avons suivi l’audience en étant perplexe parce que l'accusation, dans ses propos, fait porter 75 % de la responsabilité au conducteur, le fils du président somalien, affirmant qu'il est fautif. Quant à Yunus Emre, il a attribué 25 % de la responsabilité secondaire, sur la base d'un rapport d'expert, parce qu'il n'a pas prêté l'attention requise à ses rétroviseurs."

Il ajoute : "La vie d'un coursier à moto ne peut pas valoir 27 000 livres turques lorsque la partie adverse est responsable à 75 %. En effet, le verdict a été commué en une amende de 27 000 livres turques et le permis de conduire du fils du président somalien a été suspendu pour six mois. C'est ça la justice ?"

Le fils du président somalien, qui avait quitté la Turquie dans les jours suivant l'accident, était revenu le 12 janvier pour comparaître devant le tribunal en toute discrétion. Il en était ressorti libre, le mandat d'arrêt et l'interdiction de voyager imposés à Mohamud ont été révoqués après une déclaration aux fonctionnaires du tribunal.

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