Les Congolais de RDC ont commencé à voter tôt ce mercredi pour des élections générales. Un scrutin décrit comme décisif le pays est en proie à la guerre civile dans l'Est et le climat politique est très tendu.
Élections en RDC : jour de vote pour un scrutin décisif
Le président sortant, Félix Tshisekedi, brigue un second mandat face à une opposition morcelée.
Les bureaux de vote ont ouvert leurs portes à 6 heures et la fermeture est prévue pour 17 heures. La Commission électorale nationale indépendante pourrait faire dérogation, selon elle, en cas de longue file d'attente au-delà de l'heure de la fin officielle des votes.
Ce mercredi a été décrété chômé - payé ; et comme lors des précédentes élections, les frontières sont fermées et les vols intérieurs suspendus jusqu'à minuit.
Plus de 100.000 candidats sont sur les rangs pour les quatre scrutins. Mardi, le président de la CENI a promis la "transparence" du processus, avec un suivi "en temps réel" de la compilation des résultats.
Il n'a toutefois pas précisé quand les premiers résultats seraient affichés dans un "centre des opérations" spécialement aménagé à Kinshasa.
Plusieurs missions d'observation des élections sont déployées.
Avec 25.000 personnes, celle des églises catholique et protestante est la plus grande et ses avis et conclusions sont traditionnellement très suivis. Ses animateurs ont promis mardi un "dépouillement parallèle" pour la présidentielle.
"Candidats de l'étranger"
A cette élection à un seul tour, Félix Tshisekedi, 60 ans, au pouvoir depuis début 2019, est candidat à un second mandat face à 18 autres postulants. Son bilan est mitigé, ce qu'il reconnaît, mais il demande cinq ans de plus pour "consolider les acquis".
Tout au long de la campagne, il a aussi vilipendé les supposés "candidats de l'étranger", en laissant entendre qu'ils n'étaient pas assez "patriotes" face aux "agressions" dont il accuse en particulier le voisin rwandais.
Son principal challenger, Moïse Katumbi, 58 ans, riche homme d'affaires et ancien gouverneur de la province minière du Katanga (sud-est), a été particulièrement ciblé par ses attaques.
Parmi les autres candidats à la présidentielle figurent Martin Fayulu, 67 ans, qui affirme que la victoire lui avait été volée à l'élection de 2018, et le Dr Denis Mukwege, 68 ans, prix Nobel de la paix pour son action en faveur des femmes violées, connu dans le monde, mais novice en politique.
Les opposants estiment que le vote ne sera pas transparent et soupçonnent le régime d'avoir préparé la fraude de longue date en plaçant ses hommes à la tête de la CENI ou de la Cour constitutionnelle.
Le jour du vote "sera calme, c'est au moment des résultats qu'il pourrait y avoir des problèmes", prédisait mardi un électeur de Kinshasa.
Ils sont 44 millions d'électeurs inscrits, sur un total d'environ 100 millions d'habitants en RDC.