Ambiance festive dans les rues de Goma, en République démocratique du Congo, la campagne électorale s'installe. Une ferveur populaire, qui cache mal, le spectre de la guerre. La ville est une cible des rebelles du M23.
RDC : à Goma, la campagne électorale s'installe dans la peur
"Personne ne va nous intimider, le Congo est notre patrie, le Congo est à nous, si nous avons décidé de venir aux élections, c'est parce que nous savons que nous arrivons avec un changement." Affirme Fify Kawembe, candidat UDSP député à l'Assemblée nationale de Goma.
Au lancement de cette campagne, la commission électorale a évoqué des difficultés à organiser le scrutin sur l'ensemble du territoire national. L'opposition congolaise, elle, redoute des élections plutôt "baclées".
« C'est un désastre, car déjà une partie de la population congolaise ne participera pas à cette fête nationale, car une élection dans un Etat qui prétend être un Etat est normalement une fête nationale. Une partie du Congo est exclue, avec une incertitude qui plane sur la ville de Goma et une grande partie du territoire du Masisi.» Patrick Mundeke, candidat à l'Assemblée nationale pour la circonscription de Goma
Les rebelles du M23 défient le pouvoir de Kinshasa depuis des années. Ils sont encore plus présents ces derniers temps.
« Nous sommes inquiets, car la guerre du M23 est aux portes de Goma et, en plus, cette campagne n'est pas comme celle des années précédentes. Les gens ont peur, ils ont peur, ils pensent que l’ennemi peut profiter de cette campagne pour attaquer la ville. Confie Kasereka Amani, résident de Goma.
La campagne durera un mois, et le président sortant Félix Tshisekedi brigue un second mandat, face à 25 autres candidats.