Au moins 15 civils ont été tués samedi par "des obus tombés sur leurs maisons" dans la capitale soudanaise Khartoum, théâtre de combats meurtriers entre l'armée et les paramilitaires depuis avril, a indiqué à l'AFP une source médicale.
Soudan : Au moins 15 civils ont été tués par des obus
Les corps des victimes sont arrivés à l'hôpital Al-Nao à Omdourman, une proche banlieue de Khartoum, a précisé cette source sous couvert d'anonymat.
La guerre entre l'armée dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane et les Forces de soutien rapide (FSR, paramilitaires) du général Mohamed Hamdane Daglo, a fait plus de 9.000 morts selon une estimation de l'ONG Armed Conflict Location & Event Data Project (Acled), considérée comme très largement sous-estimée.
Elle a aussi déplacé plus de 6 millions de personnes et détruit la plupart des infrastructures.
Incapables de prendre un avantage décisif depuis le début de la guerre, les deux camps piétinent mais aucun n'entend faire de concession à la table des négociations.
Des pourparlers entre les belligérants ont repris il y a quelques jours dans la ville saoudienne de Jeddah. Ils visent "à faciliter l'acheminement de l'aide humanitaire, à établir des cessez-le-feu et d'autres mesures de confiance, et à progresser vers une cessation permanente des hostilités", selon Ryad.
Les tentatives de médiation précédentes n'ont abouti qu'à de brèves trêves qui ont toutes été systématiquement violées.
Depuis des semaines, le FSR affirment progresser au Darfour, leur bastion historique frontalier du Tchad, où le conflit a pris une tournure ethnique, l'ONU enquêtant sur un possible "génocide".
Samedi, les FSR ont annoncé avoir pris le contrôle d'une base militaire à El Geneina, chef-lieu du Darfour-Ouest, où une coupure des communications fait craindre de nouvelles atrocités.
Clementine Nkweta-Salami, coordinatrice humanitaire de la mission de l'ONU au Soudan, a estimé que les informations selon lesquelles "des civils sont pris dans les combats en cours" au Darfour rappellent "les événements survenus à El Geneina" en juin, quand des groupes de défense des droits et des témoins avaient fait état de massacres, de viols et de fosses communes.
La base militaire d'El Geneina est la troisième que les FSR affirment avoir conquis en une semaine, après celles de Zalingei, chef-lieu du Darfour central, et de Nyala, la capitale du Darfour-Sud.
La violence a poussé plus d'un demi-million de personnes à fuir le Darfour pour le Tchad voisin.