Au moins 46 localités du Burkina Faso étaient assiégées en juillet par des groupes armés, a affirmé Amnesty international dans un rapport publié jeudi. L'ONG dénonce des violations des droits de l'homme dans ces pans qui échappent au contrôle de Ouagadougou.
Amnesty : Près de 30 % du territoire burkinabè échappe aux autorités
"Près de 30 % du territoire burkinabè échappe aux autorités et c'est dans ces zones là où opèrent l'influence de ces groupes armés là. Et on peut voir par exemple, l'impact de ces blocus là sur les populations comme à Pama, où les acteurs humanitaires nous ont dit que la population de la commune s'est fortement réduite, allant de 20.000 habitants avant le blocus à près de 5000. ", a déclaré Ousmane Diallo, chercheur sur l'Afrique de l'Ouest et l'Afrique centrale, Amnesty.
Dans ces zones, des points de contrôle et des engins explosifs improvisés posés sur les routes limitent la circulation alors que des attaques occasionnelles visent les civils et les soldats.
"Les gens, par exemple de Djibo, nous disaient que le marché de Djibo, qui était un des marchés à bétail les plus connus de l'Afrique de l'Ouest, les plus importants, nous disaient que le marché est complètement mort. Il n'y a plus de produits, il n'y a plus rien à acheter, il n'y a plus rien à vendre. Et que même si un habitant de Djibo disposait d'argent, c'était très difficile pour s'acheter des vivres en 2022, parce que le marché est complètement non approvisionné.", a déclaré le chercheur.
Amnesty International dit aussi avoir recueilli des informations sur des cas d'enlèvement de femmes par des groupes armés dans des localités assiégées.
Selon l'ONG Acled, les violences des groupes armés jihadistes au Burkina ont fait, depuis le début du conflit en 2015, plus de 17 000 morts, civils et militaires, dont 6 000 depuis début 2023. Le pays compte également plus de deux millions de personnes déplacées.