Une avenue de Dakar du nom de Faidherbe, figure coloniale française en Afrique de l'Ouest, a été rebaptisée dimanche du nom du président sénégalais Macky Sall en sa présence. Une cérémonie en l'honneur du chef de l'Etat s'est tenue au cœur de la capitale sénégalaise, en présence de nombreux dignitaires et du Premier ministre et candidat de la coalition de son camp à la présidentielle de 2024, Amadou Ba.
Sénégal: une avenue de Dakar rebaptisée au nom du président Macky Sall
La décision de renommer cette rue avait été prise mi-juillet pour rendre hommage au président Sall, "illustre homme d'Etat, leader et bâtisseur hors pair", sous l'impulsion du maire de la commune d'arrondissement de Dakar-Plateau, Alioune Ndoye, également ministre de l'Environnement.
Elu en 2012 pour sept ans et réélu en 2019 pour cinq ans, M. Sall avait annoncé le 3 juillet qu'il ne briguera pas un nouveau mandat à l'élection présidentielle de février 2024.
Cette décision avait décrispé un climat politique très lourd au Sénégal, mais des tensions persistent depuis. L'opposant Ousmane Sonko, détenu depuis fin juillet, est en "grève de la faim" et actuellement en service de réanimation dans un hôpital de Dakar.
Vendredi, un cadre du parti de cet opposant, Amadou Ba (sans lien avec le Premier ministre, ndlr), a été arrêté. "Il est toujours à la section de recherches où jusqu'à présent, les motifs de son interpellation ne lui sont pas encore notifiés par les gendarmes", a affirmé dimanche son avocat Me Ciré Clédor Ly.
La rebaptisation des noms de rues portant des noms faisant référence à l'histoire coloniale de la France est un sujet d'actualité au Sénégal.
La ville sénégalaise de Saint-Louis, qui fut le premier établissement fondé au sud du Sahara par la France au XVIIe siècle, avait déjà débaptisée une place Faidherbe en septembre 2020 pour lui donner un nom local.
Louis Léon César Faidherbe (1818-1889) est honoré en France comme une figure militaire qui a préservé le nord du pays de l'invasion prussienne lors de la guerre de 1870-1871.
Les Sénégalais le considèrent comme celui qui a mené l'entreprise coloniale française en tant que gouverneur dans les années 1850 et 1860, lui reprochant notamment des campagnes coloniales violentes, des tueries et des destructions de villages