Après la victoire de l'Afrique du Sud en finale de la Coupe du monde samedi face aux All Blacks, voici les réussites et les ratés de la phase finale du Mondial-2023 de rugby organisé en France.
Coupe du monde de rugby : les tops et les flops de la phase finale
TOPS
Puissance sud-africaine
L'Afrique du Sud a décroché un quatrième titre historique de championne du monde, son deuxième de rang, au bout d'une finale indécise jusqu'au bout face aux All Blacks (12-11).
Incroyables d'abnégation et de puissance, les Springboks, portés par un Eben Etzebeth impressionnant durant toute la compétition, ont surmonté les difficultés, triomphant notamment des Bleus (29-28) en quarts et de l'Angleterre (16-15) en demi-finale d'un petit point à chaque fois.
Surprise anglaise
Qui aurait cru, lorsque la France lui a infligé dans le Tournoi des six nations la plus large défaite de son histoire à Twickenham (53-10), que l'Angleterre se retrouverait quelques mois plus tard sur le podium de la Coupe du monde? Pas grand-monde, si ce n'est peut-être son sélectionneur Steve Borthwick.
Appelé à la rescousse l'hiver dernier après le limogeage d'Eddie Jones, il a construit autour de joueurs d'expérience, d'une défense agressive et d'un jeu au pied efficace une équipe très difficile à battre, à défaut de développer un jeu séduisant. Un plan minimaliste assumé qui aurait pu faire tomber les tenants du titre sud-africains dans le dernier carré sans une pénalité salvatrice de Handré Pollard à la dernière minute.
Résilience néo-zélandaise
Battus par les Bleus lors du match d'ouverture (27-13), les All Blacks sont ensuite montés en puissance jusqu'au chef d'oeuvre de leur victoire en quart de finale sur les favoris irlandais (28-24).
Un match d'une intensité folle, sans doute le plus beau du tournoi, conclu sur une dernière action dantesque, au bout de 37 phases de jeu pendant lesquelles la défense néo-zélandaise n'a jamais rompu sous les assauts adverses.
Réduite à 14 dès la première mi-temps en finale après l'exclusion de son capitaine Sam Cane, la Nouvelle-Zélande a encore fait preuve d'une incroyable force de caractère pour revenir dans le match et être à deux doigts de l'emporter.
FLOPS
L'hémisphère Nord sens dessus dessous
Favoris parmi les favoris, Irlande et France devaient lutter pour le titre final. Las, les N.1 et N.2 mondiaux en début de compétition ont chuté dès les quarts de finale, respectivement face aux All Blacks et aux Springboks.
Pour la neuvième fois en dix éditions de la Coupe du monde, le trophée Webb-Ellis prend la direction du Sud. Seule l'Angleterre, unique nation du Nord sacrée, en 2003, a tenu son rang en atteignant les demi-finales malgré une équipe limitée.
Pour la première fois dans l'histoire de la compétition, quatre équipes du Nord (France, Irlande, Galles et Angleterre) avaient pourtant terminé en tête des quatre groupes.
La déception bleue
C'était écrit: porté par une génération exceptionnelle, cornaqué par un entraîneur de génie, le XV de France allait enfin écrire son nom au palmarès de la Coupe du monde. A domicile, avec Antoine Dupont, casqué ou non, le titre ne pouvait pas échapper aux Bleus.
Mais ils sont tombés sur un os sud-africain, qui, à l'expérience, a fait dérailler la machine française dès les quarts de finale, tuant dans l'oeuf les espoirs de tout un pays qui s'était mis à vivre au rythme des rapports médicaux de Super Dupont, victime d'une fracture maxillo-zygomatique lors de la phase de groupes et rétabli en un temps record. En vain.
Les polémiques arbitrales
D'une déclaration à chaud après l'élimination précoce et frustrante en quart, Dupont avait ouvert la porte, jugeant que l'arbitrage de Ben O'Keeffe n'avait pas forcément été "au niveau de l'enjeu".
Le public français s'y est engouffré, prenant pour bouc émissaire l'arbitre néo-zélandais de 34 ans, copieusement sifflé par le Stade de France la semaine suivante lors de la demi-finale entre l'Afrique du Sud et l'Angleterre.
On peut le regretter dans un sport qui a toujours fait du respect de l'arbitre un de ses principes fondamentaux. Comme on peut regretter les nombreuses critiques formulées, ouvertement ou à demi-mots, par les staffs des équipes à l'encontre d'un corps arbitral de plus en plus ciblé par les injures sur les réseaux sociaux.