Toute escalade ou même poursuite de l'action militaire d'Israël à Gaza sera "catastrophique" pour la population locale, a prévenu vendredi le Haut commissaire des Nations unies pour les réfugiés, Filippo Grandi.
Gaza: l'escalade militaire sera "catastrophique" pour les habitants (Haut commissaire aux réfugiés)
"Je peux vous dire avec certitude que toute nouvelle escalade ou même poursuite des activités militaires sera tout simplement catastrophique pour la population de Gaza", a déclaré M. Grandi lors d'une conférence de presse à Tokyo.
Tout en soulignant que l'agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR) n'avait pas de mandat officiel dans les territoires palestiniens ou en Israël, Filippo Grandi a déclaré qu'il "partageait l'inquiétude et l'angoisse extrêmes exprimées par nombre de (ses) collègues, dont le secrétaire général des Nations Unies" Antonio Guterres, à propos du conflit.
Il a aussi affirmé que les conséquences de l'extension du conflit au Liban et ailleurs seraient "incalculables".
"Le Liban est lui-même dans une très profonde crise politique et économique, et il accueille des centaines de milliers de réfugiés syriens et palestiniens", a-t-il rappelé.
"N'oublions pas que nous avons d'autres situations non résolues dans la région: le conflit en Syrie par exemple, l'Irak qui reste très fragile, l'Egypte où des centaines de milliers de réfugiés du Soudan ont été accueillis en raison d'un autre conflit à sa porte" a ajouté M. Grandi.
L'humanitaire en mal de financement
Les crises se multiplient dans le monde mais le financement des organisations humanitaires "n'augmente pas", ce qui fait qu'elles "se retrouvent elles-mêmes au bord de la rupture", a-t-il encore averti.
Au 14e jour de la guerre entre l'Etat hébreu et le Hamas, déclenchée par une attaque meurtrière sans précédent du mouvement palestinien sur le territoire israélien, l'ONU estime que les quelque 2,4 millions de Gazaouis - pour moitié des enfants - sont au bord de la "catastrophe".
L'aide internationale attendue à Gaza s'accumule vendredi près de la frontière avec l'Egypte, alors que des quartiers entiers ont été rasés et que plus d'un million de personnes ont été déplacées après le siège imposé par Israël le 9 octobre à la bande de Gaza, déjà soumise à un blocus terrestre, maritime et aérien depuis que le Hamas y a pris le pouvoir en 2007.
Plus de 1.400 personnes ont été tuées le 7 octobre sur le territoire israélien par les hommes du Hamas, en majorité des civils fauchés par balles, brûlés vifs ou morts des suites de mutilations le jour de l'attaque du Hamas, selon les autorités israéliennes.
Environ 1.500 combattants du Hamas ont été tués dans la contre-offensive ayant permis à Israël de reprendre le contrôle des zones attaquées, selon l'armée israélienne. Le Hamas a enlevé 203 otages parmi lesquels des étrangers de plus de vingt pays, selon le dernier bilan israélien.
Côté palestinien, 3.785 personnes incluant au moins 1.524 enfants ont été tuées dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du Hamas.