Le Fonds monétaire international et le gouvernement ghanéen sont parvenus à un accord au niveau des services sur la première révision d'un programme de prêt de 3 milliards de dollars, ouvrant ainsi la voie à un décaissement de 600 millions de dollars une fois que le conseil d'administration du FMI l'aura approuvé.
Ghana : le FMI va décaisser une autre tranche de 600 millions de dollars
Le Fonds monétaire international (FMI) a annoncé vendredi être parvenu à un accord en vue du décaissement d'une nouvelle tranche de prêt de 600 millions de dollars en faveur du Ghana.
Cet accord doit encore être "soumis à l'approbation de la direction du FMI et du conseil d'administration", a précisé l'institution dans un communiqué.
L'accord sur cette nouvelle tranche portera à environ 1,2 milliard de dollars le montant déjà débloqué dans le cadre d'un programme d'aide financière d'une valeur totale de 3 milliards de dollars sur 36 mois , décidé en mai 2023.
Le Ghana "a ajusté ses politiques macroéconomiques, a mené à bien les opérations de restructuration de sa dette intérieure et a lancé un vaste programme de réformes" , a salué Stéphane Roudet, qui a dirigé une mission du FMI dans le pays.
Le FMI a par ailleurs noté l'implication des autorités pour "atténuer l'impact de la crise sur les populations les plus vulnérables en étendant les programmes de protection sociale".
L'avis du FMI ne semble toutefois pas partagé par le principal parti d'opposition au Ghana, le National Democratic Congress (NDC), qui a rassemblé mardi dernier des centaines de ses partisans dans les rues d'Accra, pour protester contre la gestion économique du gouvernement.
Les manifestants ont dénoncé une inflation galopante (40% sur un an) et le manque d'emploi chez les jeunes.
Grand producteur de cacao et d'or, le Ghana possède aussi des réserves de gaz et de pétrole, mais la charge de sa dette a explosé ces dernières années, comme dans d'autres pays d'Afrique subsaharienne, sous l'impact notamment de la pandémie de Covid-19 et du conflit ukrainien.
Cette crise, la plus grave qu'ait connue le pays depuis des décennies, avait contraint le président Nana Akufo-Addo à revenir sur ses positions passées en se tournant l'année dernière vers le FMI, afin de repousser le spectre d'un défaut de paiement évoqué par certains économistes