Patronat et autorités politiques de la République démocratique du Congo ont plaidé mercredi à Kinshasa pour une "revanche du sol sur le sous-sol" dans ce pays riche en ressources mais avec une population majoritairement pauvre, lors d'une réunion sur l'agriculture.
RDC : patronat et politiques plaident pour développer l'agriculture
"Le développement fort de l'industrie minière exportatrice a entraîné la concentration de toutes les activités économiques autour de ce secteur" , a fait observer Leny Ilondo, vice-président de la Fédération des entreprises du Congo (FEC, patronat), à l'ouverture d'un forum sur l'investissement dans "l'agri-business" en RDC.
Plus d'une centaines de participants d'une vingtaine de pays, dont le Brésil et le Maroc , prennent part à ce forum de deux jours.
"La part de notre secteur agricole dans le produit intérieur brut est faible, ne répond pas aux besoins de la demande intérieure. Ce qui nous oblige à importer massivement notre nourriture" , a ajouté M. Ilondo. "Au vu de notre potentiel, c'est sans aucun doute une forme de scandale et un cercle vicieux, contre lesquels nous devons nous élever" , a-t-il ajouté.
Grand pays d'Afrique centrale, la RDC recèle 34% des réserves mondiales connues de coltan , minerai très cher utilisé dans la haute technologie, 10% des réserves de cuivre , mais aussi de l'uranium , de l'or et du pétrole , avec une production de 70% du cobalt utilisé dans le monde.
Il abrite la deuxième forêt tropicale primaire de la planète, traversée par le Congo , dont le débit en fait le second fleuve du monde après l'Amazone. Mais malgré ses immenses ressources, la RDC demeure l'un des pays les plus pauvres d'Afrique, ravagé par la guerre et les pillages.
L'agriculture, souvent itinérante, est la principale activité pour la majorité des Congolais qui vivent en milieux ruraux. Les rendements sont parmi les plus faibles au monde et un immense potentiel de transformation agricole est inexploité.
"La croissance agricole est un impératif (...), elle réduit la pauvreté plus efficacement que la croissance dans les autres secteurs" , a insisté M. Ilondo. "Il est nécessaire, afin de mener la revanche du sol sur le sous-sol, de démultiplier les actions en faveur de l'essor du secteur" , a dit pour sa part le ministre des Finances Nicolas Kazadi.
C'est "un enjeu économique, social et environnemental" , a renchéri son collègue de l'Agriculture, José Mpanda.