Mali : réactions mitigés après le report de la présidentielle

Des électeurs devant un bureau de vote à Bamako   -  
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Alors qu’ils s’étaient engagés à rendre le pouvoir aux civils, les militaires au pouvoir au Mali ont annoncé lundi le report de la présidentielle prévue en février 2024. Un report qui a aussitôt fait réagir la population malienne. Dans les rues de Bamako, il y a d’abord ceux qui ne comprennent pas cette décision.

"On a fait une première transition de 18 mois. On nous a dit que les problèmes vont être résolus et qu’on va aller aux élections, ensuite, on nous a demandé d’accorder un peu plus de temps encore, on leur a accordé encore 24 mois et après on veut faire un autre report pour une date ultérieure, c’est-à-dire, on ne sait même pas quand les élections vont tenir. Donc, pour nous, franchement, c’est déplorable parce que l’un des principes de la République, c’est le respect de nos engagements. Pour nous, nous devons être capables de respecter nos engagements vis-à-vis de notre propre population d’abord. Parce qu’il faut reconnaître que l’engagement a été pris pour les Maliens d’abord", explique Makan Souaré, membre du parti Yelema.

À leur arrivée au pouvoir, les militaires s'étaient d'abord engagés organiser des élections présidentielles et législatives en février 2022, avant de les reporter. Pour ce nouveau report, les autorités expliquent que des raisons techniques empêchent le scrutin de se tenir à la date prévue. Pour certains habitants de Bamako, cette décision est tout à fait justifiée.

"Je pense que ça, c'est, c'est, ça sera une partie, ce n’est qu’une partie remise, ils mettront tout en œuvre pour pouvoir réessayer de résoudre ces problèmes techniques qui ont été énumérés et de pouvoir tenir les élections je pense à une autre date qu’ils ont même dit qu’ils vont faire un communiqué. Mais maintenant, c'est, le plus important maintenant, c’est de pouvoir prendre la langue avec la communauté internationale et partenaires et essayer de s’appuyer sur des arguments aussi puissants, forts que ça pour pouvoir nous éviter éventuels problèmes et sanctions et autres", explique Samba Bah, un activiste.

"Au-delà de cette décision, il est peu probable de pouvoir organiser des élections en ce moment. Le pays est trop instable. Depuis plus de 20 ans, le nord du pays est en crise. Assimi Goïta ne pourra jamais résoudre ce problème en un an. Soyons raisonnables", explique Abdoulaye Koumaré, un pâtissier.

La CEDEAO, qui avait levé ses sanctions après la mise en place d’un calendrier électoral fixant la présidentielle à février 2024, n’a pas réagi publiquement à ce report.

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