C’est dans le stade de Ulundi, l’ancienne capitale du royaume Zoulou que l’Afrique du Sud rendu hommage samedi à Mangosuthu Buthelezi, fondateur du parti Inkatha, décédé le 9 septembre à l'âge de 95 ans.
Afrique du Sud : funérailles nationales pour Mangosuthu Buthelezi
Né de sang royal, il était pour certains l'incarnation d'un esprit zoulou fier et fougueux. Ses proches sont sous le choc.
"Il est difficile d'exprimer la profondeur de notre douleur en tant que famille uMtwana (nom du clan Buthelezi), la profondeur, la douleur que nous ressentons et l'absence étrange de notre père, qui était le point d'ancrage de notre famille. ", a déclaré Prince Zuzifa Buthelezi, fils de Mangosuthu Buthelezi.
Mangosuthu Buthelezi était membre du congrès national africain. Mais en 1975, il décide de quitter le navire pour former le Mouvement Inkatha et ne tarde pas à entrer dans une rivalité sanglante avec l'ANC. Mais du défunt, Cyril Ramphosa ne retient que l’aspect positif.
"Il n'a jamais eu peur d'un mot dur, d'une critique ou d'une forme d'expression de son désaccord. J'ai toujours admiré son engagement à trouver un terrain d'entente entre les dirigeants politiques et les partis.''; a souligné le président sud-africain.
A l'origine d'une guerre fratricide avec l'ANC de Nelson Mandela pendant la période trouble précédant la chute de l'apartheid, il ressemblait dangereusement à un chef de guerre pour beaucoup. De quoi irriter les membres de son parti.
"Je n'ai jamais rencontré un homme doté d'une telle capacité à pardonner et je doute d'en rencontrer un autre un jour. Il était tout simplement extraordinaire, il a fait face à l'immense douleur d'être injustement vilipendé par les dirigeants mêmes dont il exerçait le mandat, et pourtant il a refusé d'abandonner ce mandat", s'est félicité Velenkosini Hlabisa, leader du parti Inkatha.
Pour certains, l'héritage de Buthelezi restera un sujet de débat en Afrique du Sud, tant il était accusé d’avoir voulu saper la lutte contre l’apartheid.