Zimbabwe : des électeurs méfiants et désabusés

A la veille du scrutin présidentiel du 23 août, des études indépendantes révèlent un climat pré-électoral méfiant.   -  
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Jerome Delay/AP

Bien que de nombreux Zimbabwéens estiment qu’un changement de gouvernement est nécessaire et souhaitable, ils ne le voient pas venir dans le cadre de ces élections nationales.

A la veille du scrutin présidentiel du 23 août, des études indépendantes révèlent un climat pré-électoral méfiant.

Cinq ans après la destitution du président Robert Mugabe au pouvoir du Zimbabwe pendant plus trois décennies, la fatigue a laissé place à l’enthousiasme politique des Zimbabwéens qui espéraient une véritable rupture avec la répression de l’opposition, d’élections contestées et d’isolement international.

"Ce que j'ai retenu des deux candidats, c'est qu'ils parlent également du redressement économique du Zimbabwe. Mais Chamisa parle de justice sociale et de gouvernance démocratique. Le parti au pouvoir, quant à lui, parle de lutte contre la corruption, d'investissements et d'infrastructures, mais aussi de relance économique, comme je l'ai dit, en termes de création d'emplois. On peut donc considérer que ces élections sont l'occasion de reconquérir la gloire économique du Zimbabwe. Mais en même temps, il faut s'attaquer aux problèmes sociaux", a déclaréSipho Mantula, chercheur à l'Université d'Afrique du Sud. 

Pour de nombreuses personnes parmi la population éduquée mais sous-employée, la préoccupation quotidienne majeure est de mettre de la nourriture sur la table plutôt que de s’intéresser à la politique.

Selon le Fonds monétaire international, le taux de chômage élevé a contraint plus des deux tiers de la population zimbabwéenne en âge de travailler à survivre par le biais d'un travail informel.

"La nature des élections en Afrique et des mouvements de libération est que ces derniers ont un monopole. Ils savent comment manipuler les processus électoraux et pas seulement manipuler, probablement leurs stratégies de campagne, leurs manifestes parlent à leurs électeurs et c'est ce qui les ramène au pouvoir. Mais nous disons toujours qu'il faut attendre le décompte final des voix et la déclaration finale de la Commission électorale zimbabwéenne pour savoir qui a gagné les élections.", a ajouté Sipho Mantula. 

Dans une enquête réalisée par Afrobarometer et publiée en juillet dernier, près de la moitié des Zimbabwéens interrogés craignent "que les résultats annoncés ne reflètent pas les résultats comptés".

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