Le président de la Sierra Leone Julius Maada Bio a appelé à "l'unité" et "au dialogue" pour surmonter les profondes divisions liées aux élections contestées du 24 juin, lors de l'ouverture officielle de la nouvelle Assemblée nationale boycottée par l'opposition.
Sierra Leone : le président Bio appelle à surmonter les divisions
"Dans ce Parlement où aucun parti n'a atteint une majorité des deux tiers, la nécessité du dialogue et la négociation résonnent avec la plus grande urgence. Nous devons trouver un terrain d'entente par-delà les clivages politiques" , a déclaré le président réélu fin juin, dès le premier tour, pour un deuxième mandat.
Le Parti du Congrès de tout le peuple (APC) de l'opposition a décidé "sa non-participation à tout niveau de gouvernance, y compris le pouvoir législatif et les conseils locaux" , jugeant les résultats des élections présidentielle, législatives et locales "truquées" au profit du président Bio et de son parti. Un seul des 54 députés de l'opposition était dans l'hémicycle jeudi matin.
Avec ses 81 élus, le Parti du peuple de Sierra Leone (SLPP) au pouvoir n'a une majorité que de 54% des voix. Même en bénéficiant du soutien attendu des 14 chefs traditionnels siégeant au Parlement, il n'atteindrait pas la majorité des deux tiers nécessaire à l'adoption de certains types de législation, tels que les amendements constitutionnels ou l'élection du président du Parlement.
Mais il n'est pas certain que les membres de l'APC n'ayant pas prêté serment soient pris en compte dans ces cas-là.
Le président Bio a assuré que les députés devaient chercher "à placer l'intérêt de la nation d'abord, transcender les lignes partisanes et forger des alliances au-delà des affiliations politiques".
En plus d' "incohérences statistiques" , les observateurs internationaux ont condamné le "manque de transparence" dans le décompte des voix après les élections de juin.
Le président Bio a admis jeudi des "limites logistiques" lors de ces élections. Il a annoncé la création d'un comité comprenant des membres du gouvernement, de la société civile et des agences de développement pour examiner la gestion du processus électoral et formuler des recommandations.