Après le Mali, le Burkina Faso, le Niger, est devenu le troisième pays du Sahel à connaître un coup d'Etat depuis 2020.
Niger : un coup d'Etat prévisible ?
Seul pays avec la Mauritanie non gouverné par un régime militaire, le Niger se retrouvait en quelque sorte isolé, ajouté à cela la situation d'insécurité et la corruption. Le putsch n'était qu'une question de temps selon Garba Moussa.
" Depuis le mois de février il y a des prémices de coup d'Etat mais on ne savait pas d'où le coup d'état viendrait. Aujourd'hui, on a constaté que c'est à l'intérieur de la garde présidentielle qu'il y a eu des éléments mutins, qui ont arrêté le président. Ce qui fait en sorte que les autres unités comme la garde nationale, les forces spéciales, c'est ce qu'ils attendaient pour prendre le pouvoir" , explique-t-il.
Le président nigérien Mohamed Bazoum, séquestré par des militaires putschistes à Niamey, et son chef de la diplomatie Hassoumi Massoudou ont rejeté jeudi le coup d'Etat au Niger, affirmant, dans des messages séparés, toujours représenter les autorités légitimes du pays. Autre cause probable selon cet analyste, la pression exercée sur Niamey avec les récurrentes attaques djihadistes et l'afflux des déplacés.
" Parmi les 3 pays, le Mali, le Niger, notre capitale est beaucoup plus proche des zones d'insécurité comme la région de Tilabéri et autre. Ce qui fait qu'il y a une pression de cette population ou des réfugiés qui sont à Niamey. On a aussi des parents qu sont obligés de se déplacer de leurs zones d'habitation habituelles pour venir se retrouver dans des zones où ils sont dépourvus de maisons ", détaille Garba Moussa.
Une médiation ouest africaine menée par le président nigérian Bola Tinubu doit tenter de trouver une solution. Le Niger est l'un des derniers alliés des pays occidentaux dans une région du Sahel ravagée par la violence jihadiste et dont deux voisins, le Mali et le Burkina Faso, dirigés par des militaires putschistes, se sont tournés vers d'autres partenaires, dont la Russie.