Mali : avis partagés à Tombouctou sur un départ de la MINUSMA

Des véhicules des Nations Unies patrouillent devant la mosquée Sankore à Tombouctou le 31 mars 2021.   -  
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Après que les militaires au pouvoir au Mali ont demandé aux Nations Unies de retirer sa force de maintien de la paix, les habitants de Tombouctou s’interrogent sur l’efficacité de cette Mission multidimensionnelle intégrée de l’ONU pour la stabilisation, MINUSMA.

Pour certains d’entre eux, son échec à faire reculer le djihadisme est une raison suffisante de la faire partir.

"La MINUSMA est là pour maintenir la paix et la stabilité, mais nous constatons que la MINUSMA a échoué sur tous les plans, la MINUSMA a échoué. Nous n'avons pas remarqué un changement considérable, un changement considérable de la situation par rapport à la paix et à la stabilité." , s'est confié Aboubacar Maiga, enseignant.

En revanche, d’autres Maliens sont inquiets des conséquences du départ de la MINUSMA sur l’économie locale. 

Le mandat de la force onusienne étant en place depuis dix ans, elle employait des milliers de personnes au Mali, des analystes aux traducteurs en passant par les chauffeurs et les médiateurs communautaires.

"Je pense que l'impact de la MINUSMA au Mali est indiscutable, il est visible, il est visible. Nous avons nos enfants, nous avons des milliers et des milliers de jeunes qui travaillent à la MINUSMA de Kidal à Ménaka, Gao, Tombouctou, Mopti et même à Bamako. Donc, on ne peut pas suivre un petit nombre de personnes qui se battent pour les intérêts de certains hommes en demandant le départ de la MINUSMA, c'est incroyable. On ne peut pas comprendre ça." , a déclaré Ahmed Salem, Résident. 

La ville de Tombouctou, dans le nord du pays, a été particulièrement touchée par les attaques djihadistes notamment en 2012, quand les anciens mausolées patrimoine inestimable ont été détruits. La France étai alors intervenue pour repousser les insurgés et la MINUSMA a démarré sa mission en 2013.

"Elle peut s'améliorer en aidant l'Etat malien à défendre son territoire. Au lieu d'être une force d'interposition, qu'elle soit une force d'intervention. Mais que certains aillent jusqu'à dire que la MINUSMA doit partir, je n'y suis pas favorable. Je n'y suis pas favorable. " , a dit Salaha Aboudjé, Résident. 

Au fil des années, les attaques djihadistes ont coûté la vie à 187 personnes, dont deux rien que ce mois-ci.

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