La première saison de Cristiano Ronaldo dans le championnat d'Arabie saoudite n'a pas déchaîné les passions, mais elle pourrait annoncer l'arrivée d'autres mégastars du ballon rond dans le pays.
Le football saoudien, un avenir en or ?
La star portugaise aux 5 Ballons d'or est arrivée en janvier en signant un contrat record de deux ans et demi contre près de 400 millions de dollars. Six mois plus tard, son club, Al-Nassr n'a terminé que deuxième du championnat saoudien, mais Ronaldo a fait le travail en marquant 14 buts en 16 matches.
A titre de comparaison, son prédecesseur à Al-Nassr, le Camerounais Aboubakar Vincent , n'avait inscrit que 4 buts en 11 apparitions. L'ancien joueur de Manchester United, du Real Madrid ou de la Juventus termine cinquième au classement des buteurs, derrière le Marocain Abderrazzak Hamdallah (21 buts) et le Nigerian Odion Ighalo (19 buts), jusque là stars locales.
Cristiano Ronaldo reste avant tout une très bonne opération marketing pour le football saoudien, qui veut s'imposer sur la scène mondiale, et plus généralement pour le pays, qui cherche à attirer investissements étrangers et touristes. Et son recrutement spectaculaire incite les dirigeants du royaume à poursuivre dans cette voie. Selon plusieurs médias, le septuple Ballon d'Or et champion du monde argentin Lionel Messi , actuellement au PSG, a reçu une offre faramineuse de l'ordre de 400 millions d'euros par an pour débarquer à son tour au Moyen-Orient. Et, depuis mardi, la presse espagnole évoque une offre d'Al-Ittihad à laquelle réfléchirait le dernier lauréat du Ballon d'Or, l'attaquant français du Real Madrid Karim Benzema . Ce vendredi, c'est la rumeur Neymar qui s'est répandue comme une trainée de poudre parm les supporters saoudiens.
Les immenses ressources du fonds d'investissement public saoudien pourraient permettre ces transferts. Elles financent déjà la ligue dissidente de golf LIV et ont permis l'achat du club anglais de Newcastle United, qualifié pour la prochaine Ligue des champions pour la première fois depuis vingt ans.
L'Arabie saoudite envisage également de se porter candidate à l’organisation de la Coupe du monde de football en 2030 ou 2034, suivant l'exemple du Qatar voisin.
"Les fans veulent des trophées"
Les efforts des autorités saoudiennes de se faire une place dans le monde du sport sont souvent décriés, présentés comme une tentative visant à masquer leur bilan peu reluisant en matière de droits humains. Quelque 81 personnes ont été exécutées en une seule journée l'année dernière et l'homosexualité est toujours réprimée. L'assassinat du journaliste Jamal Khashoggi dans les locaux du consulat d'Arabie saoudite à Istanbul en 2018 avait également soulevé une vague d'indignation internationale.
Ronaldo n'a fait que peu de déclarations publiques depuis son arrivée à Ryad avec sa compagne, la mannequin Georgina Rodriguez, elle-même influenceuse comptant 49,5 millions d'abonnés sur Instagram.
Après avoir appelé par erreur sa nouvelle terre d'adoption "Afrique du Sud" lorsqu'il a été accueilli à Al-Nassr, le Portugais s'est quelque peu rattrapé en estimant que le championnat saoudien pourrait devenir l'un des meilleurs au monde.
Et la star portugaise a déclaré jeudi qu'il entendait "continuer" avec Al-Nassr la saison prochaine.
"Je suis heureux ici, je veux continuer ici et je continuerai ici" , a assuré Ronaldo lors d'un entretien accordé à la Saudi Pro League, la ligue de football professionnel du royaume.
"Je pense que s'ils continuent à faire le travail qu'ils souhaitent faire ici, le championnat saoudien pourra être l'un des cinq meilleurs du monde dans cinq ans", a-t-il continué.
Si Ronaldo ne peut gagner des matches à lui seul, son arrivée a braqué les projecteurs sur le championnat national. Le nombre de personnes suivant Al-Nassr sur Twitter est passé de 800 000 à 4 millions et sur Instagram de 2 millions à plus de 14 millions.
Les supportrices, encore interdites de stades il y a quelques années, sont maintenant devenues une vision familière, la présence de Ronaldo attirant aussi les familles.