Des entrepreneurs sénégalais cherchent des solutions de recyclage pour lutter contre le problème de la pollution plastique dans le pays.
Sénégal : l'entrepreneuriat contre la pollution plastique
Les conteneurs et sacs jetés à même le sol dans de nombreuses villes ainsi que les plages couvertes de débris font partie du décor de certaines zones.
L'équipage de Plastic Odyssey est à l’origine d’une initiative flottante de trois ans autour du monde qui vise à expliquer les principes de base du recyclage du plastique à de potentiels recycleurs vivant dans des pays aux prises avec une importante pollution plastique.
Le navire a accosté à Dakar la capitale sénégalaise où les visiteurs ont pu découvrir le processus de recyclage du début à la fin.
"Nous avons un volet où nous allons apprendre de ce qui se passe déjà dans le domaine, car nous rencontrons beaucoup d'innovations qui sont parfois méconnues. Nous accueillons également une dizaine d'entrepreneurs, et nous avons eu une classe très intéressante. Nous avons eu 13 entrepreneurs au Sénégal qui sont venus se former aux techniques de recyclage. Il y a aussi un échange bien sûr, puisqu'ils font déjà du recyclage, ils commencent à collecter, à trier et parfois à traiter", a expliqué Simon Bernard, président et co-fondateur de Plastic Odyssey.
Si l’enthousiasme de ces jeunes entrepreneurs ne manque pas, la technologie, le financement et la sensibilisation du public font défaut.
Le président Macky Sall a proposé de faire du Sénégal une nation "zéro déchet" et a interdit les plastiques à usage unique en 2020.
Mais après des décennies de gestion chaotique des problèmes, les activistes constatent des progrès minimes.
"Les déchets partout en Afrique sont un problème et petit à petit les gens commencent à prendre conscience, à savoir que ces déchets, au début on nous insultait, on nous traitait de fous, mais aujourd'hui les gens commencent à comprendre que les déchets c'est l'avenir, les déchets ça crée de l'emploi, les déchets c'est une opportunité", a dit Roosevelt Olusegun Sovi, participant au programme Plastic Odyssey.
Le jeune entrepreneur sénégalais Abdoul Bakhy Mbacke a déclaré qu'il y avait des obstacles, mais aussi des opportunités, dans son pays.
Dans son quartier, les camions à ordures ne desservent que les grandes rues, ce qui signifie que des tas d'ordures s'accumulent dans les rues étroites et les ruelles. Un constat qui l’a poussé à mettre en pace son propre site de recyclage, un projet pilote lancé avec Plastic Odyssey
"...... Nous assurons la collecte et le tri des poubelles, nous les fabriquons afin d'équiper la population d'outils leur permettant de trier leurs déchets. Nous collectons les déchets triés et nous les recyclons grâce à des partenariats." a déclaré Abdoul Bakhy Mbacke fondateur de la société de recyclage Ciprovis.
Les entreprises et les ménages paient un abonnement pour ce service. Il dit collecter 15 tonnes de déchets par jour, dont environ 20 % de plastique.
Selon son fondateur, l'industrie naissante a vraiment besoin de l'aide de l'État pour décoller, par exemple en encourageant les gens à trier leurs déchets.