Ethiopie : l'Église orthodoxe déclare la crise interne terminée

Abune Mathias, Patriarch of the Ethiopian Orthodox Tewahedo Church, prays during a press conference in Addis Ababa, Ethiopia, on February 11, 2023   -  
Copyright © africanews
AMANUEL SILESHI/AFP or licensors

L'Eglise orthodoxe d'Ethiopie, l'une des plus anciennes au monde, a affirmé que la crise qui l'a secouée après la création d'un synode dissident par un groupe d'archevêques est désormais résolue.

Les trois archevêques, qui avaient créé leur synode dans la région Oromia, la plus grande et la plus peuplée de ce pays de la Corne de l'Afrique, se sont excusés, a affirmé l'Eglise mercredi soir sur Facebook.

"Les récents problèmes au sein de l'Eglise orthodoxe éthiopienne Tewahedo ont été résolus par des discussions en face à face", précise ce communiqué.

Les trois archevêques avaient été exclus le mois dernier après leur scission, considérée comme illégale par les autorités religieuses. Ils vont être réintégrés, ajoute le texte.

L'annonce est intervenue quelques heures après une réunion entre les deux parties et le Premier ministre Abiy Ahmed , lui-même issu de la communauté Oromo et que le patriarcat avait accusé de soutien aux dissidents.

"Cette Eglise est forte et nous avons décidé de ramener les brebis perdues ", a déclaré M. Abiy lors de cette réunion.

L'Eglise Tewahedo, dirigée par le patriarche Abune Mathias depuis une décennie, rassemble environ 40% des 115 millions d'Ethiopiens et a été fortement ébranlée par cette crise, sur fond de tensions politiques entre l'Etat fédéral et la région Oromia.

Début février, huit personnes ont été tuées lors de l'attaque d'une église en Oromia, selon la Commission éthiopienne des droits humains (EHRC).

"Des passages à tabac, des intimidations, des expulsions d'églises (...) et des détentions illégales ont été perpétrés dans diverses régions contre des individus et des membres du clergé qui s'opposaient à ceux qui ont déclaré avoir formé un nouveau synode" , a également dénoncé l'EHRC.

Les prêtres dissidents accusaient l'Eglise de discrimination et d'hégémonie linguistique et culturelle, en faisant valoir qu'elle ne s'adresse pas aux congrégations en Oromia dans leur langue maternelle.

Des plaintes balayées par le patriarcat, qui avait un temps appelé à des manifestations pacifiques, finalement annulées. Dans son communiqué de mercredi, l'Eglise affirme qu'elle allouera de nouveaux moyens pour étendre le service en langue oromo en Oromia mais aussi dans d'autres régions du sud du pays.

À découvrir également

Voir sur Africanews
>