Les forêts du bassin du Congo, sont aujourd’hui menacée par la surexploitation. Pour préserver ce patrimoine naturel, l’apiculture est une alternative efficace, aussi bien sur le plan économique, qu’environnemental.
L'apiculture, une chance pour les forêts du bassin du Congo
Mais la cohabitation entre apiculteurs et paysans de la région, n’est pas toujours facile, comme en témoigne Albertine Nzewang, apicultrice :
" Pendant la saison sèche, il y en a certains qui défrichent leurs champs en mettant du feu. Parfois le feu traverse et arrive dans nos sites."
Alain Mvouity, apiculteur a Pointe-Noire, doit faire face aux rumeurs des villageois sur son activité :
"Donc si les populations de Loudima pensent que nous avons fait quitter les abeilles de Pointe- noire pour venir les tuer, pour les empêcher de faire leurs champs. C'est archi-faux. C'est un problème de haine et de jalousie."
Les abeilles sont considérées comme des pollinisateurs par excellence. En assurant la pollinisation du tiers des des plantes, elles jouent un rôle essentiel dans la sécurité alimentaire. Les abeilles sont aussi des sentinelles car leur état de santé est un indicateur de la qualité de l’environnement.
Pour Alain Mvouity, " Sans abeille, pas de forêt, pas de nourriture. On ne parlera plus de manioc quatre ans après. Nous allons disparaître comme des mouches…c'est vrai.. je vous l'assure "
L’apiculture représente une réelle alternative à l'exploitation artisanale de la forêt au regard des revenus générés par la vente de miel et de produits dérivés de la ruche tels que la gelée royale, la cire, ou le propolis. Le miel peut devenir un facteur de développement et de lutte contre la pauvreté.
Juste Goma, Promoteur Apicole à Pointe-noire, définit le miel comme un trésor :
" Vous savez, le baril de pétrole a une capacité de 159 litres.Les 159 litres si vous les vendez, le plus cher aujourd'hui coûte 100 000 F CFA. Mais si vous mettez 159 litres de miel dans un baril que vous vendez au plus petit prix de 5000 , vous savez ce que ça fait? Ça fait sept fois, huit fois plus que le baril de pétrole.."
A l’échelle de l’Afrique, la filière apicole connaît un coup d'accélérateur, tant en volumes de production et d'exportation qu'en techniques novatrices. Même si au Congo, l’apiculture reste encore réduite à une activité secondaire, la production de miel pourraient être une voie vers l’éradication de la pauvreté des agriculteurs, en créant des emplois et en apportant un revenu complémentaire non négligeable.