Les victimes des combats dans l'est de la RDC ont bien du mal à accéder à un lieu sûr pour se faire soigner. Beaucoup affluent vers le Centre Hospitalier Bethesda à Goma où la Croix rouge a déployé une unité pour la prise en charge des blessés de ce conflit entre le gouvernement et les rebelles du M23.
RDC : les civils dans l'est démunis face au conflit
Furaha Twizere est arrivée fin octobre après un assaut sur son village qui a coûté la vie à son époux. "La bombe a explosé dans ma maison et a tué mon mari. Il est mort, mais je m'en suis sortie avec de nombreuses blessures à la jambe droite dues aux éclats d'obus. La Croix-Rouge locale a essayé de m'emmener à l'hôpital, mais personne ne voulait me soigner parce que les infirmières fuyaient aussi. ", explique la jeune femme qui ne peut toujours pas se lever.
Depuis les attaques du 20 octobre, une dizaine de personnes sont parvenues à cet hôpital mais la plupart des victimes sont encore bloquées dans leur village faute de moyen pour se déplacer. Malgré son traumatisme et ses blessures, Furaha a réussi à accoucher de jumeaux, l'assistante médicale qui l'accompagne salue son courage. "Nous lui avons proposé de mettre les enfants au monde, car nous devions la mettre en traction pour soigner sa fracture du fémur , explique Rita Kapinga, Quand j'ai parlé avec elle, elle savait déjà que son mari était mort dans l'attaque, mais ce qui restait, c'était sa grande force ou peut-être sa grande préoccupation pour ses enfants et leur sort".
Selon l'ONU, au moins 23 000 personnes ont fui les affrontements du mois dernier. A cause de ces déplacements forcés, les humanitaires ont répertoriés des cas de choléra, et d'autres maladies à potentiel épidémique.
La situation humanitaire catastrophique semble forcer les dirigeants régionaux à agir. Après la promesse du dirigeant rwandais Paul Kagame d'appeler le M23 à un cessez-le-feu. Au cours d'une visite à Kinshasa ce lundi 21 novembre, le président kényan William Ruto a déclaré que la force régionale est-africaine était en cours de déploiement afin "d'imposer la paix aux groupes armés".
Le Kenya prévoit d'envoyer 900 hommes dans l'est de la RDC dont certains seraient déjà à Goma, chef-lieu du Nord-Kivu.