Pour le simple mois de septembre, plus de 68 000 personnes ont été déplacées à l’intérieur de la Somalie en raison de la grave sécheresse qui frappe la Corne de l’Afriqu e, c’est ce qu’indique dans son dernier rapport de situation le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA). La région de Bay, et sa capitale, Baidoa, est celle qui a connu le plus grand nombre de nouvelles arrivées.
La famine menace la Corne de l'Afrique
" J'ai perdu 10 vaches et un âne à cause de la sécheresse. Quand j'ai quitté ma maison pour venir à Baidoa, ça a été un long voyage. Nous avons dû nous arrêter plusieurs fois en chemin. Nous avons marché jusqu'à Burkhaba et ensuite, nous avons réussi à trouver un transporteur jusqu'à Baidoa ", explique une femme.
La sécheresse a déjà tué des milliers de personnes en Somalie, dont près de 900 enfants de moins de cinq ans et la famine qui se profile risque d’alourdir considérablement ce bilan déjà dramatique. Selon l’Onu, un demi-million d’enfants sont en danger de mort. Le Programme alimentaire mondial (PAM) appelle à l’aide.
" L'aide alimentaire seule ne permettra pas d'arrêter le nombre massif de morts que peut entraîner une famine. Ce qui tue dans une famine, c'est la maladie, le manque d'hygiène, parce que les gens qui ont faim sont plus faibles et plus sensibles, il faut donc une réponse intégrée : la nourriture et la nutrition oui, mais aussi les abris, l'hygiène, l'accès à l'eau potable. Il est absolument essentiel de réunir tous ces éléments et d'obtenir le soutien du monde entier à cet égard ", détaille Petroc Wilton, responsable de la communication du PAM en Somalie.
Sans aide, la vie d’un million de personnes dans la corne de l’Afrique sera menacée par la famine dans les mois qui viennent estime l’Onu. Fin septembre, l’organisation mettait en avant 19 pays considérés comme des "points chauds" de la faim dans le monde, dont six sont placés en "alerte maximale" : la Somalie, l’Éthiopie, le Nigeria et le Soudan du Sud, mais aussi le Yémen et l’Afghanistan.