Des partisans du principal opposant sénégalais Ousmane Sonko, en tournée dans l'ouest du pays, ont été dispersés dimanche soir par la gendarmerie qui leur reprochait "un attroupement illégal", selon le parti et des images sur les réseaux sociaux.
Sénégal : les forces de l'ordre dispersent un rassemblement de l'opposition
Ousmane Sonko, 49 ans, candidat à la présidentielle de 2024, a annoncé samedi une tournée nationale avec surtout des "visites de proximité" à des proches, des guides religieux et des responsables de son parti.
A Mbour, une ville à 80 km au sud de Dakar où la tournée a débuté dimanche, la gendarmerie est intervenue pour disperser une foule qui le suivait, a accusé M. Sonko, selon des images diffusées par la télévision de son parti Jotna TV.
Lors d'une altercation avec un responsable de la gendarmerie, ce dernier lui a demandé d'éviter "un attroupement" et de "ne pas occuper la voie publique", ce dont s'est défendu M. Sonko.
Il a accusé la gendarmerie d'"exécuter des ordres illégaux", sur ces images diffusées sur les réseaux sociaux montrant un déploiement de forces de l'ordre dans les zones qu'il visitait autour de Mbour.
La gendarmerie n'a pas fait de déclaration. Le préfet de Mbour, joint dimanche soir par l'AFP, n'a pas réagi.
M. Sonko, troisième à la présidentielle de 2019, tient un discours à la fois souverainiste, panafricaniste et social, pourfendant les élites et la corruption. Il pilonne aussi l'emprise économique et politique exercée selon lui par l'ancienne puissance coloniale française et les multinationales.
Il est depuis 2021 sous le coup d'une inculpation pour viols présumés contre une employée d'un salon de beauté où il allait se faire masser. Sa mise en cause avait contribué à déclencher plusieurs jours d'émeutes meurtrières, de pillages et de destructions. M. Sonko a crié à la machination du pouvoir, qui s'en défend.
Il a déclaré sa candidature dans la foulée des législatives du 31 juillet. Le camp présidentiel y a perdu la majorité absolue au Parlement.
Le président Macky Sall, élu en 2012 pour sept ans et réélu en 2019 pour cinq ans, reste muet sur ses intentions pour la présidentielle de 2024.