Le mode de vie des nomades marocains est menacé par le changement climatique.
Maroc : le mode de vie nomade menacé par le changement climatique
Après avoir passé des siècles à parcourir le désert à la recherche de nourriture pour leurs animaux, les nomades sont sur le point de voir disparaître leurs usages traditionnels notamment en raison des sécheresses.
"Le changement climatique est la cause de la détérioration (de cette région), il n'y a plus de chutes de neige comme avant, ce qui permettait de saturer les réserves d'eau souterraines. Tout s'est asséché, y compris les rivières et les puits. Les pauvres (nomades) sont coincés. Il ne leur reste qu'un seul point d'eau ici, si la sécheresse frappe (cet endroit) aussi, ils n'auront rien." a expliqué Driss Skounti, élu pour représenter les nomades de la région.
En plus du changement climatique, les nomades doivent également faire face à l'hostilité de certains villageois, qui ne veulent pas qu'ils campent dans leur région.
"Nous voudrions aller dans d'autres régions mais les gens nous chassent et nous disent de rentrer chez nous, ils ne nous laissent pas nous installer ailleurs, mais notre "chez nous" est frappé par la sécheresse." a déclaré Othmane Zaghar, nomade.
D'autres accusent les politiques gouvernementales de privatisation des terres et d'investissement agricole, comme le programme "Maroc vert" lancé en 2008.
"C'est le plan "Maroc vert" (programme définissant la politique agricole du Royaume du Maroc, lancé en 2008 par le ministère de l'Agriculture) qui est à l'origine de tout cela, car il a permis aux riches de construire des fermes, de creuser de nouveaux puits et de fermer les anciens appartenant aux nomades. Ils ont pillé les richesses du pays, ces gens qui ont des maisons, des villas, ils ont tout pris, s'ils pouvaient prendre la mer, ils le feraient. Et ils ont laissé mourir les gens qui vivent dehors." a dit Haddou Oudach, nomade.
Selon le ministère de l'Agriculture, les précipitations devraient diminuer de 11 % et les températures moyennes augmenter de 1,3 % d'ici 2050.