La mesure des moyennes peut-elle sauver l'école ivoirienne ?

Des élèves sont vus au lycée Djedji Amondji Pierre à Adjame, à Abidjan, le 16 septembre 2022.   -  
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En cette période de rentrée scolaire, à Abidjan, les échoppes de fournitures scolaires ne désemplissent pas. Dans ces librairies où l'on vient échanger des manuels scolaires d'occasion ou s'en procurer un sujet revient sur toutes les lèvres des parents d'élèves, le niveau de l'éducation.

"En Côte d’Ivoire, l’éducation a pris un coup, un véritable coup. Nos enfants sont dans des classes élevées et n’ont pas le niveau. Ils n’arrivent même pas à écrire leurs noms, écrire des phrases qui sont élémentaires. Et là ça nous inquiète. Mais je pense que cette mesure va amener nos enfants à travailler " lâche un parent d'élève devant une librairie.

Avant la rentrée, le ministère de l’Éducation nationale a rappelé une règle tombée en désuétude ces dernières années et qui interdit à tout élève ayant moins de 8,5 de moyenne de poursuivre son cursus. Cette mesure est plutôt bien accueillie dans ce collège.

"Cette mesure est une bonne mesure, ça va aider les élèves et les amener à travailler plus, à redoubler d’efforts pour avoir de bonnes moyennes."

Par contre d'autres élèves craignent que la mesure n'encourage la fraude et le chantage aux bonnes notes aux examens exercé par certains enseignants. La ministre de l'éducation Mariatou Koné rassure, ces élèves ne seront pas exclus du système scolaire.

"Pour rassurer les parents, un, ce n'est pas une mesure nouvelle et deux, les élèves qui éventuellement sont exclus, sont exclus de l’établissement, mais pas du système scolaire donc il n’y a pas de décrochage scolaire puisque nous avons des passerelles entre le ministère de l’Éducation nationale et de l’alphabétisation et le ministère en charge de l’Enseignement technique et de la formation professionnelle."

Mais la réforme des moyennes ne suffira pas à bouleverser un système scolaire qui manque de moyens. En Côte d'Ivoire, des salles de classe comptent parfois 60, voire 80 élèves. De plus, le manque de professeurs ampute à l'année scolaire plusieurs semaines.

La question de la gratuité se pose également plus que jamais, à l'heure où l'inflation mondiale n'épargne pas les ménages modestes ivoiriens.

Officiellement, l'école publique ivoirienne est gratuite, mais le prix des fournitures, uniformes et cartables grève rapidement le budget. Sans compter des frais d'inscription illégaux parfois demandés par certains établissements.

Mercredi, le gouvernement a notamment annoncé la distribution gratuite de 6 millions de manuels scolaires et 5,3 millions de kits de fournitures ainsi que la mise à disposition de 167 000 tables.

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