L'armée burkinabè a reconnu mercredi la mort de civils lors de frappes aériennes contre des "groupes terroristes" dans l'est du Burkina Faso, sans en préciser le nombre, des habitants de la région interrogés par l'AFP parlant d'une "trentaine" de tués.
Burkina Faso : l'armée reconnait la mort de civils lors d'un raid
"Des actions de ciblage visant des groupes terroristes responsables de plusieurs exactions ont été effectuées dans plusieurs localités (Djamanga, Djabiga, Mandéni, Bounou, Obiagou, Pognoa-Sankoado) de la région de l’Est" lundi, indique l'état-major de l'armée dans un communiqué. "Au cours de ces opérations qui ont permis de neutraliser plusieurs dizaines de terroristes, les frappes ont malencontreusement causé des victimes collatérales au sein des populations civiles" , ajoute-t-il.
Les victimes, dont le nombre n'a pas été communiqué par l'état-major, "se trouvaient à proximité d’un repaire terroriste sur l’axe Kompienga-Pognoa" lorsqu'elles "ont malheureusement été mortellement atteintes par des projectiles" , souligne le texte.
Des habitants de la région interrogés au téléphone par l'AFP depuis Ouagadougou , ont affirmé qu’une "trentaine de civils" , majoritairement des femmes, ont été tués lors des frappes de l'armée. "Elles étaient réunies pour l'inauguration d'un moulin lorsque le drame s'est produit" , a expliqué l'un d'eux sous couvert d'anonymat.
Opérations aériennes
L'état-major indique qu'une enquête "a immédiatement été ouverte en vue de situer les responsabilités" et présente ses "sincères condoléances aux familles et aux proches des victimes" . Il assure de son "engagement à collaborer pleinement avec les services compétents et les populations pour faire toute la lumière sur cet incident malheureux" .
Depuis plusieurs mois, l'armée burkinabè multiple les opérations aériennes contre les groupes armés djihadistes . Elle a admis avoir accidentellement tué un civil le 11 juin, lors d’une "action aérienne" conduite dans la région du Centre-Sud contre un groupe de trafiquants armés. Une enquête avait été ouverte par le procureur militaire.
Le Burkina Faso, où des militaires ont pris le pouvoir en janvier en promettant de faire de la lutte anti-jihadiste leur priorité, est confronté comme plusieurs pays voisins à la violence de mouvements armés jihadistes affiliés à Al-Qaïda et au groupe État islamique , qui y ont fait depuis 2015 des milliers de morts et quelque deux millions de déplacés.