Somalie : le député Hamza Abdi Barre nommé Premier ministre

Le président somalien Hassan Cheikh Mohamoud, à droite, et le Premier ministre Hamza Abdi Barre   -  
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Le président somalien Hassan Cheikh Mohamoud a nommé mercredi le député Hamza Abdi Barre au poste de Premier ministre pour tenter de redresser ce pays instable de la Corne de l'Afrique, confronté notamment à une insurrection islamiste et une famine imminente.

Député de l'Etat du Jubaland (sud) âgé de 48 ans et membre du parti du président, Hamza Abdi Barre devient le 21e Premier ministre de la Somalie, succédant à Mohamed Hussein Roble qui occupait le poste depuis septembre 2020.

Lors d'une conférence de presse commune, le président a déclaré avoir "pris cette décision après avoir reconnu les connaissances, l'expérience et les capacités de Hamza".

Il a demandé au parlement "d'approuver d'urgence le nouveau Premier ministre pour qu'il forme un gouvernement".

Cette nomination lance l'installation d'une nouvelle administration, un mois jour pour jour après l'élection d'Hassan Cheikh Mohamoud pour un deuxième mandat de président - après avoir dirigé le pays de 2012 à 2017.

Cette élection était attendue pour mettre un terme à une profonde crise politique qui a miné le pays, retardant de plus d'un an les élections et détournant les autorités de priorités sécuritaires, humanitaires et économiques.

Rupture

Dans son discours d'investiture le 9 juin, Hassan Cheikh Mohamoud a promis d'oeuvrer à "la stabilité politique par la consultation, l'approbation mutuelle et l'unité entre (...) le gouvernement fédéral et les Etats membres fédéraux", affichant une rupture avec son prédécesseur.

L'ancien président Mohamed Abdullahi Mohamed, dit Farmajo, nourrissait des relations conflictuelles avec son Premier ministre Mohamed Hussein Roble ainsi qu'avec plusieurs Etats fédérés, dont le Jubaland.

Le choix du Premier ministre marque un peu plus cette rupture.

Originaire du Jubaland, Hamza Abdi Barre a dirigé en 2019-2020 la commission électorale de cet Etat du sud du pays, où il a également été élu député en décembre, dans la grande ville portuaire de Kismayo, sous la bannière du parti créé par Hassan Cheikh Mohamoud.

Il a occupé le poste de secrétaire général du Parti pour la paix et du développement - aujourd'hui Union pour la Paix et le Développement - de sa fondation en 2011 jusqu'en 2017.

Il est également le premier Premier ministre issu du clan Ogaden, dont est également issu le président du Jubaland, Cheik Adan Mohamed Nour dit Cheikh Adan Madobe, qui était en conflit ouvert avec Farmajo.

"Enorme tâche"

Hamza Abdi Barre s'est dit mercredi "très heureux d'avoir (la) confiance" du président, évoquant l'"énorme tâche" qui l'attend et promettant "de travailler jour et nuit" pour mener à bien un ambitieux programme.

A ses côtés, le président a énuméré les nombreuses "tâches prioritaires" qui l'attendent: "la sécurité, la sécheresse, la réconciliation, le développement social, la prévention des catastrophes causées par le changement climatique, la prise en charge générale du public somalien et travailler à l'amélioration des relations du pays avec le reste du monde".

Pays en proie à une instabilité chronique, la Somalie est notamment confrontée depuis 15 ans à l'insurrection des islamistes radicaux shebab, qui restent solidement implantés dans de vastes zones rurales.

Ils ont profité des crises à répétition au sommet de l'exécutif ces derniers mois pour intensifier leurs attaques contre le gouvernement fédéral et les forces de sécurité.

Mais le pays fait également face à la menace d'une famine imminente, causée par l'une des pires sécheresse depuis 40 ans.

Les quatre dernières saisons des pluies depuis fin 2020 ont été insuffisantes et 7,1 millions de Somaliens, soit près de la moitié de la population, vivent dans la faim, dont 213.000 sont au bord de la famine, selon l'ONU.

Dans son discours d'investiture, le 9 juin, Hassan Cheikh Mohamoud a exhorté "le peuple somalien de la diaspora et le monde à jouer un rôle pour sauver notre peuple affecté par les sécheresses".

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