Le président sénégalais Macky Sall a limogé son ministre de la Santé jeudi après l'incendie ayant causé la mort de onze bébés dans un hôpital public de province la veille et qui a semé détresse, consternation et colère parmi les proches et dans l'opinion.
Sénégal : le ministre de la Santé limogé après le drame de Tivaouane
Dans la soirée, à l'heure du grand journal de la télévision publique, la présidence a annoncé que le chef de l'Etat avait pris un décret pour "remplacer" M. Sarr par Marie Khemesse Ngom Ndiaye , précédemment directrice générale de la Santé publique.
Le chef de l'Etat a décrété trois jours de deuil national. Il avancera son retour de déplacement à l'étranger vendredi pour se rendre à Tivaouane samedi, selon ses services.
Les autorités ont annoncé une enquête et la justice a promis de se montrer intraitable.
La mort des nouveau-nés de Tivaouane est un drame de trop pour des Sénégalais qui avaient déjà été sous le choc après la mort en avril dernier d’ Astou Sokhna , 34 ans, enceinte de neuf mois, après ce que ses proches décrivent comme une longue agonie et un déni de soins.
Le directeur de l'hôpital a été licencié. Trois sages-femmes sont condamnées le 25 mai à six mois de prison avec sursis pour non-assistance à personne en danger. Alors qu’en avril 2021, quatre nouveau-nés périssaient au service de néonatalogie de l'hôpital Magatte Lo de Linguère dans le nord. Signe de la précarité du secteur.
Au Sénégal, la part du budget national consacré à la Santé est "faible" environ 8 %, "l’exécution du budget d’investissement atteint rarement les 70 %".
Un document du ministère de la Santé, le Plan national de développement sanitaire et social 2019-2028, reconnaît cependant l'ampleur des lacunes malgré les efforts consentis selon lui ces dernières années comme la construction d'hôpitaux ou l'acquisition d'équipements lourds, et l'augmentation du budget alloué au secteur.